Accueil Société Rentrée scolaire 2020/2021 : Quel protocole sanitaire pour des établissements privés d’eau potable?

Rentrée scolaire 2020/2021 : Quel protocole sanitaire pour des établissements privés d’eau potable?

Plus de 400 écoles primaires à travers le territoire ne disposent pas d’eau courante.

La rentrée scolaire  2020/2021 s’annonce difficile à plus d’un titre. Alors que le ministre de l’Education a tenu une conférence au cours de laquelle il a mis l’accent sur l’importance de respecter les consignes barrières pour freiner la propagation du coronavirus dans les établissements scolaires d’autant plus que les enfants sont des vecteurs de transmission par excellence, plusieurs établissements dans les régions, en milieu rural, sont encore privées aujourd’hui des commodités  les plus élémentaires,dont notamment la disponibilité de l’eau potable courante, une denrée qui est rare et précieuse. 

Plus de 400 écoles primaires à travers le territoire ne disposent pas, en effet, d’eau courante et ne sont pas reliées au réseau de l’Onas. Pourtant le moyen le plus efficace et le plus simple de se protéger du coronaires selon l’Organisation Mondiale de la Santé est de se laver régulièrement les mains. C’est l’une des recommandations autour de laquelle s’articulent les principaux messages de prévention qui sont communiqués par cette organisation aux pays membres dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19.

Or, il n’y pas seulement que l’eau courante qui vient à manquer dans plusieurs écoles primaires des zones rurales. Alors que l’absence d’eau potable expose les enfants à des pathologies graves, et est à l’origine, chaque année, de plusieurs cas de contamination par le virus de l’hépatite, contracté suite à la consommation d’eau souillée, l’infrastructure de ces établissements scolaires, qui ne font pas l’objet d’entretien, ne cesse de se dégrader d’une année à l’autre.

Outre le problème d’infiltration en hiver et des clôtures en mauvais état, ces établissements sont équipés de sanitaires sales et en très mauvais état. Leur manque d’entretien et de maintenance représente un grand facteur de risque car ils favorisent la transmission des virus, des bactéries… Pourtant, il n’y a eu aucune opération de grande envergure pour réparer les sanitaires dans les écoles rurales qui en ont le plus besoin.  Alors que la coexistence aujourd’hui avec la pandémie de la Covid-19 est devenue pour le commun des mortels  une évidence à laquelle il n’est plus possible de se soustraire, les actes tardent à suivre les paroles.

Le ministre de la Santé a évoqué la mise en place d’un protocole sanitaire rigoureux dans tous les établissements scolaires sans exception qui implique le port du masque, l’usage du gel hydroalcoolique et surtout le lavage régulier des mains et le respect de la distanciation sociale dans les classes.

L’application de ces mesures semble tout bonnement être «surréaliste» dans des établissements se trouvant aux confins du pays et où des élèves, issus pour la majorité de catégories démunies et défavorisées, n’ont même pas les moyens de se nourrir correctement. L’achat d’un masque pour se protéger du coronavirus est tout simplement un luxe qu’ils ne peuvent pas se permettre. Quant à l’application des mesures relatives au lavage régulier des mains et au respect rigoureux de l’hygiène, elle semblerait difficile voire impossible dès lors que ces établissements  ne sont  pas raccordés au réseau d’alimentation en eau potable et sont dotés sanitaires qui sont en très mauvais état et qui ne répondent pas aux normes d’hygiène en vigueur.

C’est bien beau de décider d’une batterie de mesures pour prévenir la propagation du coronavirus dans le milieu scolaire. Encore, aurait-il fallu qu’elles soient précédées par l’amélioration de l’infrastructure des établissements qui nécessitent des travaux d’entretien notamment en milieu rural et par la mise en œuvre de moyens permettant de faciliter l’accès à l’eau potable courante dans les écoles qui en sont privées. Le ministère devrait penser également à distribuer gratuitement des bavettes et des gels hydroalcooliques aux élèves des établissements scolaires se trouvant dans les zones intérieures du pays à la prochaine rentrée scolaire.

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