Un ensemble de produits fabriqués en Tunisie peuvent, pourtant, être commercialisés en Afrique comme, à titre d’exemple, le textile-habillement, le cuir et chaussures, les matériaux de construction, les produits alimentaires et agricoles.
Mais pourquoi les exportations tunisiennes n’ont pas pu atteindre la vitesse de croisière au cours de ces dernières années ? Certes, la crise du coronavirus a ralenti les exportations qui souffrent depuis une longue période de problèmes structurels les empêchant d’effectuer un saut qualitatif. Les autorités publiques ont investi des sommes colossales pour faciliter la tâche aux hommes d’affaires afin qu’ils explorent le marché africain. Mais jusqu’ici, les exportations vers ce marché sont plutôt timides et ne reflètent pas les ambitions des acteurs économiques et encore moins celles des autorités publiques. Au cours des sept premiers mois de l’année, les exportations de la Tunisie en volume (prix constants) ont enregistré une baisse de 18,1% tandis que les importations ont chuté de 20,8% par rapport à la même période de l’année 2019, selon les données officiels.
Identifier de nouveaux créneaux
Un ensemble de produits fabriqués en Tunisie peuvent, pourtant, être commercialisés en Afrique comme, à titre d’exemple, le textile-habillement, le cuir et chaussures, les matériaux de construction, les produits alimentaires et agricoles. Certains pays d’Afrique subsaharienne ont réalisé une croissance honorable, ce qui permet aux citoyens appartenant à la classe moyenne d’acheter des produits au prix fort et de s’offrir des produits dits de luxe. Or, ce créneau n’est pas encore suffisamment exploité par les exportateurs même si notre transporteur national avait promis et s’est engagé à créer de nouvelles lignes directes vers ces pays pour encourager les exportateurs à vendre plus. Au niveau des prix, un repli de 1,7% pour les exportations et de 3,1% pour les importations a été enregistré. Hors énergie, les prix ont baissé à l’export de 0,5% alors qu’ils ont augmenté à l’import de 1,0% et ce, par rapport aux sept premiers mois de l’année 2019. La Tunisie est obligée d’importer une grande partie de ses besoins du marché extérieur. C’est le cas, par exemple, des céréales, des hydrocarbures, des matières premières et des produits semi-finis destinés à l’industrie. Les prix au niveau mondial sont en fluctuation continue. Chaque hausse des prix se répercute sur le budget national qui se trouve soumis à de graves pressions. A fin juillet 2020, la baisse en volume des exportations a touché la majorité des secteurs, essentiellement, le secteur du textile-habillement et cuir (-23,2%) et le secteur des industries mécaniques et électriques (- 27,0%). Par ailleurs, les exportations du secteur de l’agriculture et agro-alimentaires et du secteur de l’énergie et des lubrifiants ont augmenté, en volume, respectivement de 20,4% et de 8,6% par rapport à la même période de l’année 2019. Du travail reste à faire pour diversifier davantage les exportations en ciblant le marché africain.
Concernant les importations, l’évolution en volume est marquée par une baisse au niveau de tous les secteurs, particulièrement le secteur des industries mécaniques et électriques (-28,7%), ainsi que le secteur du textile, habillement et cuirs (-24,7%). Même si elle n’est pas assez diversifiée, l’industrie tunisienne a atteint quand même un degré de perfection lui permettant de bien se positionner sur le marché africain parmi d’autres fournisseurs qui ont su exploiter ce créneau juteux.
Durant le mois de juillet dernier, les exportations et les importations ont enregistré des baisses respectives de 11,3% et de 11,5% comparé au même mois de l’année dernière. Au cours des sept premiers mois de l’année 2020, les échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur en valeurs courantes ont atteint 21,5 milliards de dinars en exportations et 29 milliards en importations, enregistrant ainsi une baisse de l’ordre de 19,5% à l’export et de 23,2% à l’import et ce, par rapport à la même période de l’année 2019.