Débarquant à Doha l’été 2018 pour s’engager avec le Qatar Sports Club, l’icône du football camerounais et mondial de ces deux dernières décennies semble se plaire dans la capitale qatarie au point de décider de s’y installer. Nous l’avons abordé lors d’une visioconférence organisée en sa qualité d’ambassadeur du Mondial 2022. Ce fut l’occasion pour l’interroger sur son rôle d’ambassadeur, sur ses futurs projets sportifs, mais aussi sur le Barça.
Vous avez choisi de vous reconvertir comme ambassadeur du Mondial de 2022. Pourquoi ce choix ?
C’est venu presque naturellement. Aussitôt arrivé à Doha l’été 2018 où je me suis engagé avec le Qatar Sports Club, je pensais déposer mes valises pour deux ans maximum, le temps de clôturer ma carrière de joueur. Mais sur place, j’ai côtoyé bon nombre de personnes. Je me suis imprégné de la culture du pays et de son évolution socio-économique. Le football s’est naturellement invité aux discussions avec les personnes que je côtoyais. On m’a proposé le poste d’ambassadeur du Mondial qu’organisera le pays en 2022. Le projet m’a plu, voire séduit, et c’est pour cela que j’ai accepté cette mission.
Vous avez accepté cette mission en avril 2019, huit mois à peine après votre arrivée à Doha. Quels arguments vous ont convaincu le plus ?
Qui dit Coupe du monde de football, dit infrastructure et installations, notamment les stades de foot construits pour l’événement. J’ai commencé par visiter les chantiers des stades et j’étais séduit par les projets en cours de construction. J’ai été également séduit par l’utilisation de ces stades au-delà de la Coupe du monde, puisqu’une partie des gradins sont démontables et seront offerts aux pays en voie de développement, ce qui permettra de promouvoir le football dans ces contrées. L’autre argument fort est que je participe à la première Coupe du monde qui s’organise dans un pays arabe et ce n’est pas rien quand on assiste avec admiration à tout ce qui se fait comme infrastructure grâce au Mondial. Je fais de mon mieux pour contribuer avec mes idées à la préparation de cette Coupe du monde qui sera unique et marquera pour longtemps l’histoire du football mondial.
Les stades du Mondial 2022 sont de véritables joyaux technologiques. Nous sommes en train d’avancer à pas sûrs et nous serons fin prêts avant les délais. Nous travaillons d’arrache-pied pour que l’édition 2022 soit la référence pour les éditions qui suivront. Nous mettrons la barre très haut. Le Mondial du Qatar sera une référence en termes d’organisation à tous les niveaux. Nous sommes en train de préparer quelque chose d’exceptionnel.
Vous en parlez avec enthousiasme…
C’est que je suis plus que séduit par ce projet, je l’ai adopté. Comme je vous l’ai dit, je me suis imprégné de la culture du pays au point que j’ai décidé de m’installer à Doha où je me plais.
Les sélections africaines seront-elles en mesure de briller au Mondial qatari ?
Il est temps que les Africains voient plus grand quand il s’agit de participer à la phase finale d’une Coupe du monde. Les mentalités doivent changer. Nos sélections africaines qui prendront part au Mondial 2022 devront débarquer à Doha avec pour objectif de dépasser le cap des quarts de finale. L’équipe de Tunisie, à titre d’exemple, a les moyens pour non seulement se qualifier à la phase finale de la Coupe du monde, mais aussi pour passer le cap du premier tour. C’est une excellente sélection qui peut aspirer à remporter la Coupe du monde. Je le dis humblement et avec tout le sérieux du monde. Pour réaliser un objectif, il faut commencer par rêver.
Les Tunisiens ont suffisamment de qualités footballistiques pour commencer à rêver. Ce qui nous manque en Afrique, c’est l’estime de soi.
Durant votre longue carrière de joueur, vous avez porté le maillot du FC Barcelone. Que pensez-vous de son humiliation historique en Ligue des champions ?
C’est frustrant sans doute et cela fait très mal pour tout joueur qui a endossé le maillot de ce grand club. Mais vous savez, au Barça, les responsables n’ont pas le temps de se lamenter sur leur sort. Ils doivent agir dans l’immédiat et c’est ce qu’ils sont en train de faire en vue des engagements de l’équipe, notamment la reprise de la Liga qui pointe à l’horizon. Le match contre le Bayern restera pour longtemps en travers de la gorge des Barcelonais, mais le temps est à l’action.
Que pensez-vous de l’idée de Lionel Messi de quitter le Barça ?
Je n’imagine pas Lionel Messi porter un autre maillot que celui du FC Barcelone. J’étais joueur sur le terrain et je comprends son désarroi et l’amertume qu’il ressent. Mais ça passera.je pense qu’il resterait catalan.
Vous nous avez dit que vous vous êtes installé à Doha. Quels sont vos projets personnels sur place, outre votre rôle d’ambassadeur du Mondial 2022 ?
Vous me verrez bientôt de nouveau sur les terrains du football dans un nouveau rôle, toujours au Qatar. Je vous révèlerai l’information en temps voulu.
