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Gouvernement Mechichi : Et maintenant ?

Les Tunisiens ont du talent pour écrire avec la pointe du scalpel ou à l’aide d’un bistouri ébréché pour brosser les portraits des candidats retenus aux postes ministériels et pour retracer leurs parcours.

Le retard dans l’annonce de la composition du gouvernement Mechichi, qui a tenu  en haleine les utilisateurs des réseaux sociaux hier soir, a donné l’occasion aux Tunisiens  de meubler leur temps  à commenter, à supposer et à « fuiter » les noms des ministres. Certains louent les qualités de tel ou tel proposé à tel ou tel portefeuille ministériel, tandis que d’autres  ont déversé un lot d’insultes et de formules assassines sur tel ou tel candidat au poste. Et ce n’est que lorsque Mechichi a annoncé la composition de son équipe gouvernementale que  ceux dont les noms ont échappé aux mailles du filet se sont vite retrouvés  sous les feux de la rampe, et ils ont été bien servis.

Mais notre propos n’est pas là. Car dans ce pays, on sait désormais que tout nous sépare. Le nom d’un stade de foot comme le nom d’un ministre. La polémique enfle rapidement et on sacrifie sur l’autel de nos caprices, amitié, reconnaissance et gratitude. On se tire dans les pattes, les uns tirent à boulets rouges sur les autres en attendant que les foudres divines s’abattent sur nous pour vanter notre exemplarité dans la solidarité. Kafkaïenne ou ubuesque, on hésite sur les qualificatifs, mais le  lever de rideau hier soir sur la composition du gouvernement Mechichi a montré encore une fois que le problème ne réside pas dans les partis mais dans notre division.

Mais croisons les doigts et souhaitons  que ce gouvernement nous fasse entrer dans une forme, même précaire, de stabilité pour rouvrir les lucarnes de l’espoir. En effet, si du côté des partis la forme du gouvernement choisie par Mechichi ne convainc pas, les noms révélés ne font pas l’unanimité non plus. Quoiqu’il en soit, les dés sont jetés et c’est au parlement que rendez-vous est donné pour l’heure de vérité. Mais d’ores et déjà, les dommages collatéraux se font sentir et la casse dans les coalitions sera brutale.  La rentrée politique s’annonce chaude, très chaude même avec une crise politique et sociale qui pointe le nez et la pandémie de Covid-19 qui revient avec force. Pour sa part, Elyes Fakhfakh, en chef d’orchestre, limoge et démet ses tonitruants adversaires. Car c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens.

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