L’administration tunisienne a toujours été source de plaintes des citoyens à cause de ses méthodes de travail obsolètes qui se caractérisent par la lenteur et le manque d’efficience. Une enquête menée récemment par le ministère de l’Industrie et des PME a montré qu’une grande partie des agents administratifs sont pour l’introduction de l’intelligence artificielle pour booster les activités de l’administration.
La mise en place de projets d’intelligence artificielle (IA) permettra de réduire les délais dans les services publics dans tous les domaines. C’est ce que pensent près de 96% des cadres de l’Etat, selon une enquête du ministère de l’Industrie et des PME, sur «La perception de l’IA dans le secteur public », réalisée en juillet 2020, auprès d’un échantillon de 1.000 cadres de la fonction publique.
Cette enquête a montré qu’il existe, en Tunisie, quatre secteurs prioritaires pour faire intégrer la technologie de l’IA, à savoir l’e-gouvernement, la santé, le transport et l’énergie. De plus, 86% des interviewés considèrent que l’IA peut contribuer à réduire les coûts des services publics et améliorer le processus d’aide à la décision.
Automatiser les tâches répétitives
Par ailleurs, 80% des personnes interrogées considèrent que l’IA contribuerait à réduire la corruption dans les services publics. Ainsi, 91% de la population sondée estiment que l’IA peut contribuer à automatiser les tâches répétitives. C’est-à-dire que l’employé ne sera plus tenu de faire la même tâche durant une longue période et peut-être durant toute sa carrière professionnelle.
Dans le même temps, 42% des hauts cadres interviewés ont exprimé leur inquiétude du risque de perdre la vie privée, la sécurité et l’intégrité des données personnelles lors de l’usage de l’IA, alors que 46% de l’échantillon pensent que l’IA limite fortement l’interaction humaine et le bon sens humain.
En tout cas, l’intelligence artificielle qui est intégrée dans plusieurs administrations des pays développés est nécessaire dans l’économie moderne. Elle repose essentiellement sur les services en ligne et permet aux contribuables d’effectuer plusieurs procédures à distance au lieu de se déplacer au ministère concerné ou à l’administration. Cela fait gagner beaucoup de temps et d’argent aussi bien à l’administration qu’à l’administré qui peut, à titre d’exemple, utiliser son imprimante personnelle pour imprimer des documents et des formulaires. Un investissement colossal devrait être prévu pour restructurer notre administration et lui donner les moyens de travail performants. La formation et l’adaptation professionnelle de l’effectif s’avèrent également nécessaires pour améliorer les compétences et les capacités des agents appelés à manipuler de nouvelles applications informatiques et virtuelles.
Une plateforme virtuelle
L’expérience de l’IA a commencé à se concrétiser dans l’administration tunisienne à la faveur de certaines actions faisant appel aux technologies de l’information et de la communication. En effet, plusieurs tâches sont désormais possibles grâce à l’Internet comme l’inscription scolaire et universitaire à distance, le règlement des impôts et, bien sûr, la demande des informations. Les promoteurs ont également à leur disposition une plateforme virtuelle pour déposer leur dossier de création d’entreprise qui sera traité dans des délais courts.
En tout cas, la grande majorité des agents et cadres administratifs sont pour le renforcement de l’intelligence artificielle dans leur administration pour alléger leur tâche et rendre un service de qualité, rapide et efficace. C’est que certains chefs d’entreprise et des particuliers se sont toujours plaints des services administratifs qui se caractérisent, selon eux, par la lourdeur. Ils sont toujours appelés à s’armer de beaucoup de patience pour voir leur dossier traité. Vivement, la généralisation de l’intelligence artificielle dans toutes les administrations tunisiennes.
Il va sans dire que les applications de l’intelligence artificielles ne se limitent pas à l’administration centrale mais à toutes les structures régionales. Celles-ci devraient être en mesure de prendre des décisions pertinentes au profit des administrés sans attendre les ordres de l’administration centrale ou du ministère concerné. Le but étant de servir les administrés avec la célérité requise pour éviter la perte du temps lors de l’exécution d’une tâche ou d’une procédure.