Des joueurs plutôt à la traîne et un jeu offensif qui manque de profondeur : Lassaâd Dridi et Mouïne Chaâbani ont manqué d’inspiration.
C’est devant des gradins tristement vides à cause de la pandémie du Covid-19 que Clubistes et Espérantistes se sont affrontés avant-hier soir sur la pelouse du Stade de Radès. Et comme l’ambiance morose sur les gradins ne suffisait pas, le spectacle sur le terrain n’a pas été au rendez-vous. Et lorsque Yassine Khénissi a créé à la 38’ la première véritable occasion du match et est revenu à la charge deux minutes plus tard avant que Bassirou n’offre au Club Africain sa première action dangereuse (42’), nous nous sommes dits que le match allait enfin démarrer et tant pis si le round d’observation a trop duré. Sauf que la suite des débats, notamment la deuxième période de jeu durant laquelle les joueurs ont traîné leurs jambes sur le terrain, a anéanti nos espoirs d’assister à un derby de grande envergure.
Compaoré, l’homme à tout faire…
Au Club Africain, un seul joueur est sorti du lot : Bassirou Compaoré. Il a été sur tous les fronts et l’auteur des deux grosses et véritables occasions créées par l’attaque clubiste. Et s’il a agi de la sorte, c’est qu’il a été l’électron libre de la formation clubiste. Lassaâd Dridi, lui, a privilégié la carte de la prudence, tout en opérant par des contres rapides quand l’occasion se présentait.
Le coach clubiste a pu compter sur l’expansivité de Compaoré qui, à notre humble avis, a rendu son équipe plus visible sur le terrain.
Un autre joueur a sauvé la face à Lassaâd Dirdi. Il s’agit de Rodrigue Kossi qui s’est battu sur la deuxième balle et a cassé bon nombre de fois les lignes de transmission de l’EST.
Compaoré et Kossi : voilà deux joueurs qui ont camouflé le manque d’imagination de leur entraîneur.
Dridi n’a pas eu de suite dans les idées, à l’image d’une deuxième mi-temps durant laquelle le Club Africain a subi le jeu de l’adversaire en se contentant de défendre, sachant que la seule occasion clubiste de la deuxième mi-temps a été l’œuvre de Compaoré à la 75’.
Le reste du temps, le jeu d’attaque clubiste a manqué terriblement de profondeur. Il n’y a pas eu la moindre action offensive construite de bout en bout.
Mimouni : une entrée tardive
Encore une fois, Mouïne Chaâbani a raté l’occasion de se racheter auprès du public « sang et or ». Avant-hier soir, après le match, les critiques ont fusé de partout sur les réseaux sociaux après le match. Le coach « sang et or » a été critiqué pour ses choix et sa gestion de l’effectif, notamment l’utilisation du jeune Mimouni, seulement durant les dix dernières minutes de la rencontre.
Farouk Mimouni aurait été beaucoup plus utile s’il avait été titularisé. Une chose est sûre : l’Espérance de Tunis n’a pas livré un match à la hauteur de sa réputation. Hormis Khénissi, combatif à souhait, le reste des joueurs n’a pas livré une prestation digne d’un derby. Ils donnaient l’impression qu’ils ne comprenaient pas l’étendue et l’importance d’un derby qu’ils ont disputé comme s’il s’agissait d’un match ordinaire, sans véritable enjeu.
Mouïne Chaâbani, lui, semble être accroché à l’idée qu’il n’a perdu aucun match depuis le début de la saison. La crainte de perdre l’a tellement accablé qu’il n’a pris aucun risque. Il aurait dû titulariser Meziane qui passe par une bonne période et laisser plutôt sur le banc Hamdou El Houni qui revient de blessure, ce qui explique sa petite prestation, du reste.
Bref, Mouïne Chaâbani doit revoir sérieusement sa copie. L’EST, tout comme son rival, a manqué de profondeur dans son jeu. Ce que doit comprendre Chaâbani, c’est que les résultats ne suffisent pas pour faire un grand entraîneur.