Même si la version 2020 est moins spectaculaire, l’EST a réussi à dominer des concurrents fragiles. C’est l’art de préserver la tradition.
Quatrième titre de champion de suite pour une EST qui compte 30 titres et une 3e étoile arborant son maillot. Les chiffres sont éloquents, dévastateurs et en disent long sur la facilité par laquelle l’EST «mate» le championnat et ses concurrents (si elle en a, bien sûr!). Paradoxalement, une partie du public «sang et or» n’est pas très contente de la version 2020 emmenée par Chaâbani, sujet à critiques acerbes et qui ne fait plus l’unanimité. Et c’est, à notre avis, quelque chose qui démontre à quel point cette EST domine le championnat.
C’est que même si elle ne convainc pas trop et même si elle n’a pas gagné lors du match de Chebba (une victoire aurait donné une autre saveur à la consécration), elle reste de loin la meilleure équipe du championnat. Après un petit derby tunisois contre le CA, les «Sang et Or» ont mis beaucoup de manœuvres et d’animation, mais sans pouvoir concrétiser un bon nombre d’occasions. Version pas très belle? Soit, mais l’histoire retiendra que l’EST a raflé le 30e titre de champion et qu’elle aspire à mieux.
Contrairement au CA, l’ESS et le CSS qui n’ont plus la personnalité et le mental pour gagner un titre de champion, l’EST ne lâche pas prise. Elle gagne des titres, elle place la barre très haut et met surtout beaucoup de pression sur ses adversaires fragiles et incapables d’être réguliers.
Transition
L’EST a perdu beaucoup de joueurs-cadres ayant gagné les deux titres continentaux. Quand un club laisse partir Kom, Blaïli, Badri, Bguir, Chaâlali et Ben Mohamed, c’est très dur de rester sur une courbe de consécration. Il est même permis de «rater» une saison, question de réussir la transition. La version 2019-2020 est différente alors : hégémonie de la filière algérienne avec Meziane, Chetti, Benguit, Badrane, T.Meziani, Ben Saha et Togaï.
Sans oublier le créateur El Houni, le baroudeur Watara et les éléments d’expérience ou les vieux lieutenants, à l’image de Ben Chrifia, Khénissi, Coulibaly ou Derbali.
L’EST a réussi une belle remontée avant l’arrêt du championnat, et même si la qualité du jeu a baissé (problèmes de jeu offensif et de création), l’EST a gardé son invincibilité (en évitant une défaite presque consommée à Sousse vers la fin). Bref, sa domination est quelques chose d’incontestable. Elle est expliquée en partie par la faiblesse des adversaires, mais aussi par le souffle long des joueurs qui portent le maillot de l’EST. Cette réussite, qui se poursuit malgré les changements de joueurs et d’entraîneurs, fait partie de la recette de la maison: les hommes changent, mais le savoir-gagner reste le même. C’est une équipe beaucoup mieux organisée et gérée que les autres clubs du championnat.
Dans les coulisses, l’EST, contrairement aux autres, parvient à gérer toutes les ficelles, arrive à contenir et à «enterrer» ses problèmes avec des joueurs qui savent que leurs droits sont préservés. Bien payés et toujours à temps, ils n’ont pas d’alibis pour ne pas se focaliser sur le terrain. Un autre titre de gagné et une distance énorme par rapport à ses concurrents. L’Afrique? Il faudra surtout plus de renforts et de qualité pour l’aborder.