Le public du CSHL (disons, une grande partie) n’a pas pardonné au ST de l’avoir piégé à domicile et de l’avoir «envoyé» en Ligue 2. Heureusement que les choses n’ont pas dérapé après le match grâce aux agents de l’ordre qui étaient si professionnels. Joueurs, ramasseurs, public, dirigeants, toute la famille de Hammam-Lif s’est emportée contre les Stadistes et l’on a entendu parler d’expressions bizarres, genre «coup de poignard dans le dos», «trahison» «coup bas». Que voulait le CSHL ?Que le ST lève le pied et le laisse gagner ? C’est quelque chose de grave et de répugnant. Heureusement qu’il y a à Hammam-Lif des joueurs, des supporters avertis et censés pour comprendre que leur équipe ne méritait pas de rester en Ligue 1. Quand vous avez un match à domicile à gagner pour rester en Ligue 1, quand vous avez 5 occasions nettes de marquer, et qu’à la fin vous n’êtes pas capables de les transformer et de gagner votre match ou même faire match nul, il ne faut pas s’en prendre à l’adversaire. Le ST a joué franchement le jeu et prit le risque pour cela. Et c’est tout à son honneur. Les Stadistes ont bien retenu la leçon de leur relégation quand leurs joueurs avaient agressé Youssef Trabelsi, le gardien de l’ASMarsa, pour avoir «insisté» à préserver ses bois. L’attitude du Stade est honnête. Il a joué le jeu, et défendu ses chances de gagner, même si cela ne l’aura pas aidé à glaner quoi que ce fut au classement. C’est ça ce que l’on aime : qu’on joue sans le moindre calcul, sans ces «odieuses» pratiques de laisser un adversaire gagner pour le sauver, ou pour «enfoncer» un autre adversaire qui ne plaît pas. On sait que maints matches ont été arrangés dans notre football, que le maintien et les titres se sont joués, à plusieurs reprises, dans les coulisses aux dépens de l’éthique sportive. Quand parfois, on déroge à cette règle, ça fait plaisir. Le risque d’être agressé, d’être haï pour des années (le CSHL et le ST ne vont plus se porter dans le cœur), existe, mais peu importe pourvu que l’on joue avec honneur. Le Stade Tunisien a «sauvé» la fin du championnat, alors que certains autres clubs ont levé le pied depuis quelques journées. Éclair dans la grisaille, oui, mais c’est une lueur d’espoir sur laquelle ont peut bâtir. Le CSHL et la JSK resteront deux grands clubs, le ST restera aussi un grand club, tout comme l’EST qui a, elle aussi, tenu bon pour ne pas perdre à Kairouan.