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BILLET : Fléau silencieux

Les pénuries de médicaments : un fléau silencieux perpétué d’une année à l’autre. C’est un problème étroitement lié à la structure économique du marché du médicament.

Des patients et même des médecins disent qu’ils “bricolent” parfois pour trouver le médicament dans un pays voisin où il est vendu plus cher.

Certains parlent de pénurie ou de rupture de stocks de produits. Pour d’autres, il s’agit plutôt de perturbations de la chaîne logistique mondiale qui impactent les stocks de certains médicaments importés. Depuis des années, le secteur, dans son ensemble (industries, grossistes distributeurs, pharmaciens d’officine),  connaît des problèmes de stocks de médicaments. Mais cette fois,  la situation est exceptionnelle selon Malek Makni, pharmacien et trésorier du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunis. « La pénurie de médicaments concerne aussi bien  » les plus anodins  » tels que ceux dont le principe actif est le paracétamol que ceux qui composent les traitements les plus complexes ». A cela s’ajoutent les problèmes de livraison. Or, la crise actuelle serait due à des difficultés de trésorerie. La Pharmacie centrale, qui importe tous les médicaments provenant de l’étranger, ne paye plus. Elle ne peut plus payer ses fournisseurs ainsi que  les laboratoires pharmaceutiques, car les caisses sociales n’avancent plus de fonds à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) qui ne finance plus la PCT.  Les dettes pourraient ainsi s’élever à 400 millions de dinars. En effet, pour rétablir les livraisons, l’Etat tunisien n’a plus d’autre choix que de renflouer les caisses de la Pharmacie centrale.  Il y a quelques produits d’appoint qui connaissent encore une rupture, mais il s’agit plus d’un problème de stockage ou de sur-commandes. C’est dire encore une fois le caractère stratégique et souverainiste de la pharmacie qui apparaît bien clairement.  115 médicaments ont connu des ruptures au niveau de la centrale d’achat, dont 37 ont été en rupture au niveau de la pharmacie d’un hôpital à Tunis pour une période allant de 5 jours à 8 semaines. Parmi ces 37 médicaments, 84 % présentaient un intérêt thérapeutique majeur.

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