Illustration: Capture d’écran d’une vidéo / Facebook
Par Abdel Aziz HALI
Décidément, au pays du Cèdre, les jours se suivent et se ressemblent… d’une explosion à l’autre.
En effet, aux dernières nouvelles, une énorme déflagration a secoué, hier après-midi, un bâtiment du tout-puissant mouvement chiite Hezbollah dans la bourgade d’Aïn Kana (gouvernorat de Nabatieh), au sud du Liban, faisant plusieurs blessés, d’après plusieurs sources au sein des services de sécurité, sans pouvoir fournir un bilan exact.
Cette énième puissante explosion dans un pays meurtri par une crise politico-économique latente aurait été entendue jusqu’à la ville de Saïda, située à plusieurs kilomètres de ce village, selon la directrice du centre de recherches Carnegie à Beyrouth, Maha Yahya.
D’après les infos relayées par les sentinelles de plusieurs agences de presses et de médias locaux, le drame a eu lieu dans un édifice du Hezbollah abritant des « munitions », alors que le correspondant du journal francophone « L’Orient-Le Jour », Mountasser Abdallah, a indiqué que l’explosion s’est produite dans une bâtisse dont le propriétaire est un membre du « Parti de Dieu ».
Par ailleurs, la déflagration aurait également endommagé une vingtaine d’habitations d’un quartier résidentiel, a aussi souligné Mountasser Abdallah.
En outre, un membre des services de sécurité a affirmé qu’« une cache d’armes appartenant au Hezbollah a été détruite par l’explosion à la suite d’une erreur de manipulation », souligne l’agence Reuters.
Un élément confirmé par le Tweet du journaliste Salem Zahran, qui, selon ses dires, l’explosion aurait été provoquée par un incendie dans un entrepôt réservé au stockage d’anciennes munitions.
En revanche, une autre source proche du parti dirigé par le cheikh Hassan Nasrallah a privilégié la thèse d’un « accident » mais « pas d’un entrepôt » ou de cache d’armes du mouvement pro-iranien.
Cette nouvelle déflagration intervient après les explosions de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium stockés dans le hangar numéro 12 de la zone portuaire de Beyrouth: une catastrophe survenue le 4 août dernier, faisant au moins 192 morts et plus de 6.500 blessés — dont 120 dans un état critique.
Il est à rappeler aussi qu’un énorme incendie s’est déclaré dans le port de Beyrouth et plus précisément dans un hangar contenant des « aliments, des huiles de friture, de la vodka, des pneus, des produits désinfectants, du thé noir, des machines, des produits cosmétiques et des parfums, des équipements médicaux destinés à l’hôpital Saint-Georges de Ajaltoun et de l’hydroxyde de sodium ou soude caustique », a précisé le député libanais Nazih Najm dans une déclaration accordée à L’Orient-Le Jour.
Avec trois explosions et un gigantesque incendie, dont trois dans le complexe portuaire de la « Ville qui refuse de disparaître », beaucoup de Libanais ne croient plus à l’hypothèse des accidents…
« C’est un peu trop de coïncidences, entend-on dire un peu partout », a fait savoir la journaliste libanaise, Tilda Abou Rizk dans un article coup-de-poing « La République toxique » (un article publié à la une du quotidien d’expression française L’Orient-Le Jour, le 11 septembre 2020-Ndlr).
Et elle a tout à fait raison !
Avec d’ex-chefs de milices occupant le devant de la scène politique libanaise et quasiment un parti armé (le Hezbollah), faisant la pluie et le beau temps au sein d’une kelptocratie éhontée, la « Suisse de l’Orient » — un État sans guide ni boussole — a fini par se transformer en une véritable poudrière du Proche-Orient.
Manifestement, non seulement les descendants des Phéniciens vivent depuis des années les affres d’une misère sociale, voilà que cette série d’explosions vient de semer un nuage d’horreur et de peur au ventre au sein d’une population paupérisée et martyrisée. Trop, c’est trop !
A.A.H.
Lamia
24 septembre 2020 à 07:04
Oui trop c’est trop! Tant qu’il y a un état (armé jusqu’aux dents de surcroît) dans l’ état et qui fait la pluie et le beau temps selon les humeurs de l’ayatollah, en plus du chantage politique confessionnel, le Liban ne sortira pas de son gouffre de si tôt, ajoutant à cela Superman Macron et le souffle qu’il a donne à la bande de mafieux aux commandes au grand mécontentement d’une societe civile essoufflée et presque résignée à son sort. Spectatrice malgré moi du naufrage de mon pays d’adoption….
Lamia
24 septembre 2020 à 13:25
Oui trop c’est trop! Tant qu’il y a un état (armé jusqu’aux dents de surcroît) dans l’ état et qui fait la pluie et le beau temps selon les humeurs de l’ayatollah, en plus du chantage politique confessionnel, le Liban ne sortira pas de son gouffre de si tôt, ajoutant à cela Superman Macron et le souffle qu’il donne à la bande de mafieux aux commandes, au grand mécontentement d’une societe civile essoufflée et presque résignée à son sort. Spectatrice malgré moi du naufrage de mon pays d’adoption….