En perdant la finale de la coupe, l’Espérance n’a à s’en prendre qu’à elle-même. Elle était l’ombre d’elle-même devant des Monastiriens qui étaient juste impériaux !
Depuis plusieurs mois déjà, l’Espérance Sportive de Tunis donnait des signes de fatigue qui n’échappaient à personne.
Paradoxalement, les résultats étaient toujours là pour chasser le doute et leurrer quant à la perte de vitesse que connaissait l’équipe de Mouïne Chaâbani. C’est que comme le dépeind bien le proverbe qui dit qu’«au royaume des aveugles, les borgnes sont rois», l’Espérance a toujours été nettement au-dessus du lot sur le plan local. Elle parvenait sans trop se déployer à tirer son épingle du jeu, chose qui s’est traduite par l’octroi de deux titres cette saison (championnat et supercoupe). Mais ce fut sans le panache des beaux jours connus en 2018 et 2019. Les spécialistes avertis voyaient pourtant venir la première défaite de l’Espérance, notamment après le confinement. La baisse de régime de l’Espérance est occultée surtout par le fait que le niveau de presque toutes les autres équipes tunisiennes laissait criardement à désirer.
A l’exception de l’USMonastirienne et, à un degré moindre, le CSS qui étaient les deux seuls capables de défier le colosse aux pieds d’argile «sang et or».
L’USM, une très bonne équipe
En effet, l’Espérance a finalement trébuché. Mais ce fut, malheureusement, le jour de la finale de la coupe.
Et du coup, elle a été privée d’une belle razzia qui allait être réalisée malgré vents et marées.
Jamais auparavant, les supporters de l’Espérance n’ont vu leur équipe fanion afficher une si piètre figure.
Rien n’a marché et cela dans tous les compartiments du jeu, surtout au niveau de l’attaque où les joueurs étaient totalement absents tout au long de la rencontre. On parle bien sûr de Khénissi, El Houni et Ben Saha. Et même Ben Hammouda, Mimouni et Ouattara qui les ont suppléés eu deuxième période, leur ont littéralement ressemblé. Ce qui compliqua davantage la tâche de la défense et du milieu de terrain espérantiste. En face, c’est une équipe monastirienne épatante qui a su impérialement négocier son match. Non pas en jouant d’égal à égal, mais en démontrant qu’elle était carrément supérieure. Oui supérieure car le score aurait pu tourner à la raclée si l’avant de pointe des «Bleu et Blanc», Ali Amri, avait su profiter des nombreuses occasions qui s’étaient présentées à lui.
Deux buts à zéro grâce à Elyès Jelassi (39’) et Yassine Amri (82’) ont, du coup, illustré la victoire de l’USMonastirienne. Une victoire éloquente sur toute la ligne car les protégés de Lassaâd Chebbi ont été les auteurs du plus beau match de toute l’histoire du grand club qu’est l’US Monastirienne depuis sa création en 1923. Une victoire si précieuse qu’elle a valu le premier titre du club âgé aujourd’hui de 97 ans. Depuis trois années, l’USM affiche une santé pimpante qui mérite amplement d’être couronnée. Ce qui fut fait grâce à la présence de joueurs talentueux comme Elyès Jelassi, le stratège (ex-EST), les buteurs Okpotu (Nigeria), Ali et Yassine Amri, le gardien Béchir Ben Saïd, les défenseurs Zied Mechmoum, Fehmi Ben Romdhane, les frères Tka et tous les autres, car l’USM regorge de joueurs valeureux. Mais c’est surtout l’entraîneur Lassaâd Chebbi (Jarda) qui demeure la star de ce club aimé par tous les Tunisiens. Son empreinte tactique est nettement visible dans le style de jeu de l’équipe qui est basé sur la vivacité et la technique collective déroutante. Bravo !