L’histoire est truffée d’exemples de trébuchements essuyés par des grands qui ont su en tirer les meilleurs enseignements. C’est au tour de l’Espérance de nous en donner un autre exemple. Elle en est capable.
Maintenant que la page de la compétition de 2019-2020 est bel et bien tournée avec tout ce qu’elle a apporté comme moments de bonheur ainsi que d’illusions pour l’Espérance Sportive de Tunis, l’heure du bilan a sonné. Il faudra donc essayer de faire une bonne lecture des choses afin qu’à l’avenir, le doyen des clubs tunisiens continue de briller de mille feux comme il l’a toujours fait tout en tirant les enseignements de ses échecs. Lesquels échecs ne sont pas anodins pour les supporters qui n’aiment pas marchander sur la suprématie de leur club tant à l’échelle locale qu’à celle africaine ou arabe.
Quand on parle de désillusions pour le compte de la saison 2019-2020, il y a quand même lieu de dire qu’elles étaient plus importantes que les consécrations.
En effet, à part les deux titres du championnat national et de la supercoupe, l’Espérance a été à côté de la plaque dans d’autres rendez-vous plus ou moins importants. Là, il y a lieu de rappeler qu’en plus de la Coupe de Tunisie loupée dimanche dernier au grand bonheur largement mérité de l’USMonastirienne, les «Sang et Or» ont déçu par quatre fois.
Ce fut d’abord avec l’élimination précoce en championnat arabe devant la modeste équipe marocaine de l’OC Safi (aux tirs au but). Ensuite avec la pâle participation en Coupe du monde des clubs lorsque l’Espérance s’était contentée, une nouvelle fois, de la cinquième place au classement final.
Vint après le grand ratage en Ligue des champions quand le représentant du football africain qui n’est autre que l’illustre vainqueur des deux dernières éditions (2018 et 2019) s’est laissé battre par Ezzamalek en quart de finale sur le score éloquent de 3 buts à 1 à l’aller des quarts de finale. C’était la plus amère déconvenue restée à ce jour en travers de la gorge car la victoire étriquée au retour (1-0) était insuffisante pour renverser la vapeur. Et pour remuer le couteau dans la plaie, le même Ezzamalek va remporter la supercoupe d’Afrique au détriment de l’Espérance grâce à une nouvelle victoire édifiante (3-1) ayant mis en exergue les limites d’une Espérance qui n’a pas su se renouveler.
Vers un grand chantier
Dès lors, il ne restait plus à l’équipe de Bab Souika qu’à se racheter sur le plan local. Mais là, encore, le récent fiasco devant l’USMonastirienne va dévoiler davantage la vulnérabilité de l’Espérance qui ne pourra pas prétendre à grand-chose à l’avenir si l’on ne procédait pas à un vrai remue-ménage susceptible de redonner à l’Espérance toute sa force de frappe.
Grâce à la perspicacité et à la lucidité de Hamdi Meddeb, le président du premier club séculaire en Tunisie, l’Espérance pourra retrouver toute sa splendeur.
Bien sûr, tout dépend d’une bonne et efficace opération de recrutement pour renforcer les rangs de l’équipe fanion dans tous les compartiments. Et pour y parvenir, il va falloir se détourner des recruteurs classiques du club «sang et or» en s’orientant vers d’autres dénicheurs d’oiseaux rares qui sont très doués à ce sujet et qui ont été au service de plusieurs clubs tunisiens comme l’USMonastirienne, le CSS, le Stade Tunisien, etc. Ces gens-là sont capables de faire des découvertes impensables. Et ce ne sont pas les bons exemples qui manquent à ce propos.
Mais avant cela, il faudrait se rendre à l’évidence que la moitié de l’effectif actuel est tout simplement à libérer car, sans méchanceté aucune, beaucoup n’ont pas leur place dans une équipe qui doit rivaliser avec des mastodontes comme Al Haly, Ezzamalek, TPMazembé, Orlando Pirates, Raja Casablanca et le WAC.
