Relayée sur les réseaux sociaux la semaine dernière, cette photo n’a laissé personne insensible. Des petites têtes d’enfants dépassent à peine d’un carton posé à même le sol dans une ruelle de la capitale. Trois enfants abandonnés, et n’ayant pas de lieu pour dormir, ont trouvé refuge à l’intérieur de ce carton sous l’œil indifférent des passants.
Ce n’est pas dans un patelin du fin fond du pays souffrant de pauvreté que cette scène de la vie quotidienne a été photographiée, mais dans le centre-ville de Tunis. Elle illustre dans toute sa «misère», dans le pays qui a ratifié les conventions internationales de protection de l’enfance, l’échec cuisant de l’arsenal qui a été mis en place pour protéger cette catégorie vulnérable de la population, en faisant intervenir plusieurs institutions officielles qui ont fini par se renvoyer la balle, en rejetant chacun la responsabilité sur l’autre. Mais le fait est là. Aujourd’hui, le Code de la protection de l’enfant et les autres dispositifs, qui ont été déclinés en outils et mécanismes censés protéger les enfants, sont loin d’être efficients et ne remplissent pas convenablement leur rôle.
Un diagnostic s’impose, par conséquent, afin de revoir et d’apporter les rectificatifs aux défaillances d’un système qui a montré ses limites et qui n’arrive plus à protéger les enfants de ce pays qui ont subi de plein fouet les répercussions de la pandémie de la Covid-19.