Ces dernières semaines, les officines ont été prises d’assaut par les citoyens qui se sont précipités sur celles-ci pour se faire vacciner contre la grippe saisonnière. La peur de la Covid-19 a réactivé, en effet, chez de nombreuses personnes une pratique courante par le passé et qui fait désormais peur : celle de l’automédication. Alors qu’ils sont déconseillés car leur surdose peut provoquer une altération sévère du foie, certains médicaments à base de paracétamol se vendent comme des petits pains car ils agissent sur l’un des principaux symptômes du coronavirus, celui de la fièvre et des courbatures souvent ressenties par les personnes testées positives au Covid.
Certaines officines les exposent bien en évidence pour les clients qui désirent en acheter sans les avertir des effets secondaires qu’ils peuvent éventuellement provoquer en cas de surdose. Celles-ci profitent également du nouvel engouement pour certaines vitamines censées être une arme efficace contre le coronavirus pour les vendre sans prescription médicale avec des antibiotiques ou des anti-inflammatoires à des clients qui veulent s’assurer une protection efficace contre le coronavirus sans se soucier du fait qu’il ne faut surtout pas consommer à tort et à travers ces drogues médicinales dont le cocktail peut entraîner des pathologies bien plus graves que le coronavirus. Idem pour le vaccin de la grippe saisonnière.
Alors qu’il est en priorité recommandé pour les catégories les plus vulnérables qui incluent les personnes âgées de plus de 65 ans et celles qui présentent des pathologies chroniques, à l’instar des diabétiques, des hypertendus…, les officines administrent ce vaccin qui coûte près de quinze dinars à tout client qui le demande, sans aucune prescription médicale et sans même leur demander s’ils présentent une contre-indication. Pourtant, ce vaccin est déconseillé pour les personnes qui souffrent de pathologies cardiaques (insuffisance cardiaque) et qui prennent des anticoagulants.
Un lot de 100.000 doses a été épuisé en un temps record dès le démarrage de la vaccination contre la grippe saisonnière, alors qu’un second lot comportant 260 mille doses et dont 45 mille seront réservées au secteur de la santé (personnel des établissements hospitaliers…) devra être mis sur le marché à la fin du mois.
L’importation d’un troisième lot sera éventuellement programmée en cas de pénurie ou d’épuisement des doses du vaccin de la grippe saisonnière. Un pharmacien propriétaire d’une officine dans le centre-ville se veut rassurant. «Le deuxième lot du vaccin de la grippe saisonnière devra être disponible dans une dizaine de jours».