Ils ont dit

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Radhouane Ben Salah, président d’honneur de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie

«Près de 50% des hôtels ont fermé leurs portes et le reste ne pourra pas résister à cette crise, sur une longue période. Le secteur touristique,  notamment celui de l’hôtellerie, a subi de plein fouet les répercussions de la pandémie du Covid-19,  même les hôtels, dont les portes sont encore ouvertes, souffrent de grandes difficultés financières. Ils essaient de maintenir leurs activités, même s’ils sont déficitaires. Mais cette situation ne pourra perdurer au-delà de quelques mois supplémentaires, étant donné que leurs trésoreries connaissent une crise de liquidité sévère, d’autant plus que les banques refusent de leur accorder des crédits. La ligne de crédit de 500 MD, mobilisée par le gouvernement, au début de la crise sanitaire, n’a pas été activée, jusqu’à ce jour, et ce, en raison du rejet des banques. Il faut noter que même en activant cette ligne, un grand nombre d’hôtels, parmi ceux ayant des créances douteuses, ne pourront pas en bénéficier, car ils ne sont pas concernés par cette mesure, alors que c’est eux qui souffrent beaucoup de la crise».

Véronique Le Bail, déléguée générale de la Chambre syndicale des importateurs français de fruits et légumes frais (CSIF)

« 78,6% des consommateurs français ont déclaré essayer d’acheter, en septembre 2019, des produits locaux aussi souvent que possible. Cet engouement est davantage soutenu par la politique officielle, faisant de la reconquête de la souveraineté alimentaire une priorité nationale. Outre son aspect d’acte engagé envers les produits nationaux, le local est pour une large frange de Français un gage de qualité, de traçabilité et d’une haute valeur environnementale. Je considère toutefois que les produits tunisiens sont bien appréciés sur le marché français, sauf que les producteurs tunisiens auraient à s’imposer face à cette sorte de “protectionnisme” français en adoptant davantage leurs modes de production aux exigences sanitaires et environnementales en vigueur sur ce marché et en communiquant sur ces aspects auprès des autorités et des réseaux de distribution français. De nouvelles réglementations environnementales s’apprêtent à se mettre en place au niveau communautaire européen. Nous cherchons, actuellement, à obtenir des exemptions ou des délais d’exécution, mais rien n’est garanti. Les exportateurs tunisiens auront aussi à faire face à ces exigences une fois adoptées ».

Saloua Sghaier, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines»

80% des entreprises interrogées dans le cadre d’une étude élaborée par l’API et l’Iace, sur l’état des lieux et le degré de préparation des PME à la deuxième vague du Covid-19, ont déclaré avoir repris leurs activités après le confinement. Il ressort de ladite étude un indicateur relevant de l’investissement et qui est particulièrement intéressant : le nombre des projets d’investissement déclarés a régressé de 21,6% au cours des 8 premiers mois de l’année 2020. En revanche, le volume de l’investissement a évolué de 3%. Ceci dénote du fait qu’en dépit de la crise sanitaire, et par ricochet économique, les investissements en Tunisie ont poursuivi leur croissance. La baisse du nombre de projets a entraîné une baisse au niveau de la création d’emploi de l’ordre de 2,9%, selon la même étude. La Tunisie est restée une destination intéressante pour les investissements, et cela est très positif pour le pays et doit être investi davantage. Au cours de la première vague du Covid-19, les entreprises ne mesuraient pas l’ampleur des risques et des conséquences qui en découlent. Aujourd’hui, nous sommes dans le contrôlable au niveau du périmètre de gestion. Le confinement total ne sera pas remis en place par la majorité des pays qui s’orientent plutôt vers une nouvelle adaptation en fonction de l’évolution de la crise sanitaire.  Les entreprises se retrouvent face à deux problématiques importantes : la première consiste en les marchés de débouchés, et la seconde en le financement. Toute PME et tout secteur en fonction de leurs spécificités gèrent cette problématique d’une manière appropriée».

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