La Tunisie a évité la défaite en amical face au Nigeria. Ce duel servira beaucoup à Mondher Kebaïer qui va certainement en tirer les meilleurs enseignements.
Il y a unanimité sur le fait que le Nigeria figure parmi les ogres de notre continent malgré qu’il a perdu un peu de son lustre de jadis quand les Yekini, Okocha, Amokachi, Kanu, Oliseh et tant d’autres faisaient vibrer les férus du ballon rond. Ses trois trophées africains remportés en 1980, 1994 et 2013 en témoignent. Sans oublier bien sûr son historique médaille d’or glanée aux Jeux olympiques de 1996.
Et ce n’est pas sa courte défaite d’il y a une semaine en amical face à l’Algérie (0-1) qui allait leurrer notre équipe nationale pour le compte du match-test joué avant-hier en Autriche. Nos joueurs ainsi que le coach Mondher Kebaïer savaient pertinemment à quoi s’en tenir.
D’aucuns pensaient qu’il y avait revanche dans l’air après la dernière défaite essuyée par les nôtres devant les «Green Eagles» (0-1) lors du match valable pour la troisième place de la dernière CAN d’Egypte remportée par l’Algérie.
Il n’en fut rien parce que l’équipe nationale a souvent calé devant des clients intraitables dont les noms sont connus de tous : le Cameroun, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Eh bien, le match d’avant-hier n’a pas dérogé à la règle malgré le fait que la nouvelle équipe nationale commence à inspirer confiance en devenant beaucoup plus entreprenante par rapport aux dernières années.
Un nul à l’«italienne»
Devant des équipes de la carrure du Nigeria, il faut avoir beaucoup d’arguments «blindés» pour pouvoir s’imposer et remporter la victoire.
Cela s’est vérifié tout au long du match presqu’entièrement dominé par les Nigerians.
Lequel match aurait même pu tourner à la raclée si le keeper Farouk Ben Mustapha n’avait pas arrêté le penalty accordé au Nigeria et tiré par Iheanacho (28’), alors que les «Verts» menaient déjà (1-0) sur un but marqué par le même Iheanacho sept minutes auparavant.
Cela n’a pas empêché les Nigérians de continuer sur leur lancée en faisant circuler le ballon sur tout le rectangle avec une aisance déconcertante.
Les nôtres étaient loin d’être malmenés dans les débats, mais ils étaient quand même privés d’initiatives.
Youssef Msakni, Wahbi Khazri et leurs coéquipiers étaient souvent à court d’idées et d’imagination pour pouvoir déverrouiller la défense et le milieu nigérians qui étaient à la fois compacts et en parfaite cohésion avec leur ligne d’attaque.
Heureusement que la défense tunisienne arrivait à se tirer d’affaire grâce surtout à Bronn, Meriah, Haddadi et Mohamed Draguer. Ce dernier a même été l’homme du match. Non seulement il était efficace dans ses interventions défensives et de couverture, mais son soutien à l’attaque était d’une constance extraordinaire.
Draguer a vu ses efforts couronnés par son but réalisé à la 44’ suite à un travail technique d’anthologie effectué par le jeune Hamza Refiaâ (ce joueur évoluant dans l’équipe B de la Juventus fera certainement parler de lui à l’avenir!).
Ce qu’on peut retenir en gros de ce duel, c’est que notre équipe nationale a livré un match difficile au long duquel le style «italien» basé sur la fermeture des espaces, mais avec un timide jeu de contre, a été manifeste. Ce n’est pas un reproche car devant un mastodonte comme le Nigeria, on ne peut pas jouer son va-tout. Beaucoup d’enseignements sont donc à tirer de cette rencontre amicale très intéressante au terme de laquelle l’équipe nationale a pu éviter la défaite presque habilement !
La première des priorités serait de se pencher sur la question d’un avant de pointe de métier car l’attaque manque terriblement de mordant. Les derniers buts ont été marqués par des défenseurs et des demis comme pour étayer la chose.