Accueil Sport En marge de Tunisie-Nigeria | Ali Selmi (ancien entraîneur national) : « L’animation défensive est à revoir »

En marge de Tunisie-Nigeria | Ali Selmi (ancien entraîneur national) : « L’animation défensive est à revoir »

« La confrontation contre le Nigeria est venue à point nommé, car le match face au Soudan ne pouvait pas servir de référence, et ne reflétait pas notre vrai niveau. Les matches qui peuvent servir de référence sont les classicos, face au Maroc, l’Algérie et l’Egypte ou les confrontations contre les ténors du continent, tels que le Nigeria, le Cameroun et la Côte d’Ivoire.

Avant d’entrer dans les détails, il y a une remarque qui me tient à cœur et que je veux signaler. La formation type que j’ai sous les yeux ne comporte que des joueurs évoluant dans des championnats étrangers, tels que Bronn, Khazri, Meriah, Haddadi, Dräger, Msakni, Rafia et Ben Mohamed entre autres. Tous formés à l’étranger, sauf Msakni. Que des interrogations sur la formation des jeunes footballeurs en Tunisie. Où est le fruit du travail des centres de formations des grands clubs en Tunisie ? Il y a de quoi s’interroger sur leur manière de travailler et leur aptitude à former des footballeurs destinés au haut niveau. En tant qu’entraîneurs, nous devons nous remettre en question quant au travail accompli au niveau de la formation des jeunes en Tunisie.

Pour revenir au match contre le Nigeria, je n’ai guère apprécié la prestation de notre Onze national. Par ailleurs, le Nigeria a livré également une prestation tout juste moyenne. Pour ce qui est de notre organisation de jeu, nous avons évolué en 4-3-3. Sauf qu’un problème s’est posé en attaque, notamment en ce qui concerne l’utilisation de Msakni et Khazri côte à côte. De plus, aucun du trio d’attaque (Khazri, Msakni et Rafia) n’est un avant-centre de métier. Ce trio a échoué dans sa mission, sauf peut-être Rafia, mais il ne pouvait pas faire grand-chose, car isolé devant. L’utilisation de Khazri et de Msakni est un point à soulever. Quand on dispose de deux grands joueurs de leur trempe, il faut savoir les exploiter, en sachant les placer sur le terrain.  Ce qui est bien, c’est que Mondher Kebaïer a gardé les deux défenseurs axiaux par rapport au match du Soudan. Il a aussi préservé les trois joueurs du milieu de terrain. En jouant avec les mêmes dans l’axe de la défense et au milieu de terrain, cela ne peut que renforcer l’entente entre les joueurs. Malgré cela, l’animation défensive n’a pas été au point. Elle est à revoir, car il y a trop d’espaces entre les quatre défenseurs. La couverture n’a pas été assurée non plus par les latéraux. En phase offensive, les latéraux n’ont pas assuré non plus, Haddadi en particulier. Ce n’est pas le cas de Dräger qui a sorti son match. Il y a eu également des déchets dans la relance du jeu par les défenseurs. En ce qui concerne l’animation offensive, Khazri, Msakni et Rafia n’ont pas facilité non plus la mission des joueurs du milieu à cause de leur manque de mouvement.  Je parlerai du remplacement de Msakni par Maâloul, un remplacement dénué de tout sens. Aligner le meilleur latéral gauche à la place du meilleur ailier gauche n’a pas été une réussite.La seule satisfaction est venue des pieds de Dräger. Ce dernier m’a beaucoup plu sur le plan offensif ».

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