La cascade d’événements confirme la situation alarmante de la section de volley-ball.
Le week-end dernier a apporté un mélange d’inattendu et de prévisible à la fois qui laisse présager des prémices pas du tout rassurantes quant au proche futur du volley-ball à l’Etoile du Sahel.
Pourtant, on attendait que la famille de l’ESS tourne la page. Au milieu de cette intense tourmente dans laquelle vit l’Etoile depuis l’avant-dernière saison, il n’y a aucune lueur d’espoir qui indique qu’en dépit de tout ce qui se passe et de tout ce qui s’est passé, le club sahélien serait capable de réagir, de faire rentrer les choses à l’ordre et de repartir du bon pied.
On a l’impression que les responsables étoilés ont l’idée de bouder les activités de toute la section de volley-ball. Serait-ce la déroute qui mènera à la dissolution de l’équipe senior et ensuite à la disparition de la section entière? La réponse est facile à deviner et, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures.
L’éclair de l’ESS commence à s’éteindre. L’étoile souffre et se place au bord du précipice. Depuis un bon moment, cette grande école de volley-ball à tradition ancrée fonctionne dans l’indifférence totale, et l’oubli de ses dirigeants.
Les difficultés s’aggravent et s’accumulent d’un jour à l’autre. Le handicap essentiel est d’ordre financier. L’ESS est devenue «subitement» incapable d’honorer ses engagements envers les joueurs.
Aucun de ceux-ci n’a perçu son salaire depuis si mois. Pour l’entraîneur Noureddine Hfaïef, c’est encore pire. Il n’a pas obtenu le moindre «sous» depuis plus d’une saison.
Les dirigeants étoilés évoquent le manque de moyens financiers quand ils s’expriment et expliquent cela. Deux piliers de l’équipe senior ont senti que les choses vont mal un peu tôt et ont déserté l’ESS vers l’Espérance de Tunis.
Le comité directeur a pris récemment l’initiative de faire appel à Karim Laâjimi (un jeune dirigeant à la section de volley-ball) pour lui confier la présidence du département du VB.
A peine installé dans son nouveau poste, la première décision prise est de procéder à la mise en état des valeurs sûres de l’équipe, en l’occurrence Marouène Garci, Haykel Jerbi et Anouer Zguerni.
Profondément touché par cette décision surprenante et aussi par la situation que vit la section, Noureddine Hfaïedh n’a pas hésité un instant à mettre fin à ses fonctions.
Ecoutons-le : «Je suis très préoccupé par l’avenir de l’Etoile qui n’est plus ce qu’elle était. Je devais faire beaucoup de sacrifices de mon côté, au moins pour assurer la marche de l’équipe. J’ai touché à tout : technique et administratif. Mes interventions se sont heurtées à d’énormes obstacles. Tant de fois, j’ai essayé de faire revenir les joueurs à la salle pour les entraînements. Les finances sont toujours en difficulté et ne permettent pas de procéder à des renforts de taille.
La préparation pour la reprise de la compétition, après la longue trêve due au Covid-19, a débuté tardivement, précisément à deux semaines du coup d’envoi. Terminer le championnat en quatrième position constitue donc un exploit! Les observateurs et les supporters fidèles au volley de l’Etoile, nettement conscients de la situation détériorée, ont été émerveillés par les prestations de l’équipe dans les phases finales du championnat et de la Coupe. Pour ma part, j’ai la conscience tranquille. Je reste fidèle et entièrement à la disposition de l’Etoile du Sahel qui m’a beaucoup donné. C’est le cas de le dire également pour mon club d’origine, l’Aigle de Haouaria».
Et pour terminer, Noureddine Hfaïedh insiste : «Nous devons tous unir nos forces pour permettre au volley-ball de l’Etoile du Sahel de retrouver son rayonnement, de devenir encore plus puissant, de s’exprimer là où il passe».
L’histoire témoigne largement de ce qu’a apporté l’ESS au volley-ball national. Il est temps de sauver ce monument du volley-ball tunisien.
Taoufik HAJLAOUI