L’affaire brûlante du CSChebba et celle non moins polémique des élections de la CAF (le duel El Jary-Bouchamaoui) ont révélé un fait pas nouveau dans notre sport : les personnes interposées. Parlons plus simple et plus clair : ces affaires qui ont tourné en bras de fer politico-juridique n’ont pas été menées en bonne partie par les parties concernées. Les Tarek Bouchamaoui, Wadi El Jary (à degré moindre), Taoufik Mekacher n’ont pas eu à intervenir directement pour défendre leurs positions et pour expliquer leurs arguments. Parfois et souvent aussi, ils lançaient des «fidèles», des «adeptes» et des représentants officieux pour parler en leur nom.
Ça se fait partout oui, c’est de bonne guerre finalement, encore oui, mais il y a eu des gens qui n’avaient pas forcément un rapport direct avec ces personnes et avec ces affaires, mais qui ont plongé corps et âme pour défendre aveuglément une partie. Ex-dirigeants, dirigeants actuels, mais aussi des juristes sportifs, des chroniqueurs, des médias ont pris clairement parti. Le partialité était évidente et visible au-delà du contenu. Et tout n’est pas gratuit et fortuit.
On parle au moment opportun et suivant les recommandations des «commanditaires». On a même vu des personnes sur des plateaux télé recevoir des instructions sur leurs portables et dire ce qu’on leur a envoyé ! Ces gens, qui ont des intérêts de tous genres avec les personnages clefs, aiment jouer ces rôles. Pire, ils peuvent changer de parrain et de commanditaire avec des arguments prêts et à l’appui. Wadi El Jary et Tarek Bouchamaoui peuvent compter tous les deux sur l’allégeance de maintes personnes de tous bords qui offrent leurs services à tous les coups. C’est un phénomène ancien dans notre sport. Et avec ce nouveau paysage sportif et ces nombreuses personnes qui étaient jadis au second rang en jouant le rôle de personnes interposées mais qui se trouvent aujourd’hui dans des postes élevés, d’autres jouent ce rôle et excellent dans la défense des intérêts de leurs nouveaux patrons.
Ce ne sont pas des affaires pour l’intérêt du sport, mais plutôt pour satisfaire l’ego et les ambitions démesurées de certains. Il n’y a pas d’autre interprétation !