
Le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a déclaré que le budget 2020 est désormais bouclé après avoir revu à la baisse le déficit budgétaire qui a été réduit de deux points. Il a, également, affirmé qu’il n’est plus acceptable que la situation de blocage dans les sites de production de phosphate et de pétrole continue.
A l’issue d’une réunion avec plusieurs experts et éminents économistes, le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a tenu hier, au Palais Ennjema Ezzahra à Sidi Bou Saïd, une conférence de presse, pour parler de la situation économique du pays, mais aussi du débat qui enfle autour du projet de loi de finances complémentaire 2020. S’exprimant sur la crise économique que traverse le pays, Mechichi a affirmé que la situation est très difficile et que le pays n’a jamais connu une crise pareille. Il a expliqué que cette situation est le résultat d’un cumul de plusieurs années d’atermoiements et d’incapacité de mettre sur pied un nouveau modèle économique qui permette de sortir le pays de la crise. “L’épidémie de Covid-19 a aggravé la crise à cause du coup d’arrêt qu’a subi l’économie durant le confinement général qui a eu lieu durant les mois de mars et avril derniers et qui a, aussi, altéré la capacité de reprise économique”, a-t-il ajouté.
Evoquant l’impasse budgétaire 2020, Mechichi a précisé que l’arrêt de l’hémorragie des finances publiques était une priorité pour le gouvernement dans la mesure où ça constitue une étape primordiale avant d’entreprendre les grandes réformes. C’est dans ce contexte qu’il a pointé du doigt l’ancien modèle sur lequel est basée l’élaboration du budget et de la loi de finances qui n’est pas assez “transparent” et qui fait peser le déficit budgétaire sur les entreprises publiques. “Plusieurs acteurs et intervenants économiques, y compris la Banque Centrale, étaient au courant de la manière avec laquelle les budgets des années précédentes ont été élaborés. A travers la LFC 2020, on a décidé de rendre des comptes et le déficit budgétaire s’établit désormais à 14% du PIB. Nous sommes persuadés que la transparence est la voie pour regagner la confiance. Ce déficit est causé en partie par la crise du Covid mais il est principalement dû à la méthode avec laquelle ont été élaborés les budgets des années précédentes. Le débat a eu lieu et le résultat était comme si une personne avait brisé le miroir dans lequel elle se regardait”, a-t-il argué.
Toutefois, Mechichi a manifesté sa volonté de «revoir certains chiffres, bien que justes», selon ses propos, en reportant certaines dettes qui pourraient l’être, «mais les marges de manœuvre sont très limitées et le déficit budgétaire sera, au mieux, ramené à 12% dans la nouvelle copie», a indiqué le Chef du gouvernement.
Par ailleurs, il a déclaré que le budget 2020 a été bouclé et que le déficit budgétaire a été réduit de deux points. Il a souligné, dans ce sens, qu’il a été décidé de reporter des dettes, affirmant que la BCT jouera son rôle et contribuera à enrayer la crise économique qui sévit. Il a précisé, dans ce sens, que le financement du déficit budgétaire par la BCT ne bafoue pas son indépendance.
Évoquant l’arrêt de la production de phosphate et de pétrole, le Chef du gouvernement a déclaré qu’il n’est plus acceptable que la situation de blocage continue dans les sites de production et que le gouvernement recourra à tous les moyens législatifs, y compris la force, pour la reprise de la production.
David Kacem
4 novembre 2020 à 15:10
Le blocage de la prduction est dangereux pour l’économie du pays et c’est nécéssaire d’utiliser tous les moyens pour la réprise. Il faut respecter la démocracie, mais il y a des règles et des limites. Même dans les pays les plus démocratiques on utilisent la force quand il le faut.