La scène sportive, essentiellement le football, se transforme de plus en plus en une «arène» de justice avec des affaires et des règlements qui font le bonheur des juristes sportifs. Au lieu de parler sport, technique, finance et organisation, le débat s’articule uniquement autour de la lecture et de l’interprétation des lois et des textes souvent ambigus ou caduques. Cela fait l’affaire de nos amis avocats qui dominent la scène sportive et qui envahissent les émissions sportives. Mais une seconde, n’a-t-on pas trop de débats juridiques et trop de lois dans notre football et notre sport! Certainement. On ne fait que parler d’articles, de procédures, de vices de fond et de forme, et le tout prend beaucoup de temps et use les énergies des sportifs. Ce sont les juristes sportifs qui tirent les ficelles de notre sport. Certains d’entre eux ont même usé du sport pour se faire des noms et pour grimper dans l’échelle de la responsabilité sportive. D’autres se sont tournés vers le métier d’agent de joueurs et se sont fait des fortunes sur le dos de nos joueurs. Et bizarrement, les textes et les procédures qui régissent le sport sont si lourds et si flasques qu’ils ne permettent pas de trancher ou de prendre en compte les défaillances du moment et l’évolution du paysage sportif. Il y a trop de lois et de textes, il y a trop de juridiction en sport et en football en particulier, mais le plus grave c’est que ces textes sont mal appliqués ou manipulés de sorte que cela sert des clubs et des gens et en lèse d’autres. Dans tout cela, la mainmise des juristes sur le football est quelque chose d’évident et de concret. En même temps, les clubs et leurs dirigeants ne font rien pour pousser vers le changement des textes. Au contraire, ils délèguent le bureau fédéral et, bien sûr, son président pour décider de tout. Un véritable «chaos» institutionnel dont les clubs sont les premiers responsables et victimes.
Les vraies questions touchant le sport restent en suspens en l’absence d’une volonté ferme de réformer le cadre juridique et managérial de notre sport. Cela donne l’occasion à maints juristes d’imposer leur loi et de servir royalement les «gourous» du sport au nom du respect de la loi. Espérons qu’un miracle se produise et que notre sport retrouvera des dirigeants dans tous les domaines qui le servent fidèlement et non leurs affaires.