Accueil Economie Focus Business | La confiance ébranlée, à rétablir

Focus Business | La confiance ébranlée, à rétablir

Personne ne peut nier que la Tunisie ne dispose pas de grandes quantités de richesses naturelles à valeur marchande. Même les grandes institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le programme des Nations unies pour le développement confirment cet état de fait. En effet, notre pays ne fait pas partie du club des grands producteurs pétroliers comme ceux des pays du Golfe, ni de ceux de l’or, du fer, de l’uranium ou du café.

Quelques petits gisements par-ci par-là de gaz, de pétrole ainsi que de phosphate font le bonheur de notre économie nationale mise à rude épreuve dans ce contexte de crise causée essentiellement par le Covid-19. Mais certains protestataires ne veulent pas croire à cette réalité, estimant que les richesses naturelles de la Tunisie leur permettent de vivre confortablement. Encore faut-il, selon eux, que les revenus de ces richesses soient répartis de façon équitable à tous les citoyens et notamment aux habitants des zones productrices.

Les protestataires sont allés jusqu’à fermer la vanne du pétrole, ce qui a causé un manque à gagner pour l’Etat, se chiffrant à des millions de dinars. Ils exigent surtout du travail pour ces chômeurs qui n’arrivent pas à vivre dignement. Ce droit est, certes, prévu par la nouvelle Constitution qui n’appelle pas les protestataires, cependant, à fermer la vanne pétrolière. Les sociétés, qui y travaillent pour prospecter et exploiter le pétrole, ont, en tout cas, exprimé leur désarroi et leur déception face à cette situation inattendue. La confiance entre l’Etat et de nombreux citoyens est, en tout cas, ébranlée depuis des années.

Ces derniers ne sont pas convaincus que les revenus provenant du pétrole vendu sur le marché mondial et du phosphate sont tous dépensés au profit des projets de développement, des commodités et des équipements collectifs. D’où les mouvements de protestation qui sont à l’origine de l’arrêt de la production de plusieurs unités opérant dans les secteurs du phosphate et du pétrole. Selon les indicateurs officiels, ces revenus alimentent dans une large mesure le budget de l’Etat qui connaît depuis quelque temps des pressions intenses. La masse salariale absorbe à elle seule des millions de dinars dépensés pour des fonctionnaires pas toujours rentables ni productifs. Le déficit budgétaire est souvent comblé par l’endettement extérieur à des conditions défavorables.

Il est nécessaire de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés en soignant davantage la communication  dans les départements concernés et au niveau de la haute sphère de l’Etat. Des chiffres à l’appui publiés régulièrement sur les sites web et les médias, de façon simple et accessible, permettront aux citoyens et toute personne intéressée par les revenus des richesses naturelles marchandes (investisseurs, étudiants, chercheurs) d’avoir une idée complète sur les recettes et les dépenses en toute transparence.

Charger plus d'articles
Charger plus par Chokri GHARBI
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *