Il s’avère que nous nous sommes trompés sur la valeur technique de nos joueurs et de notre sélection. On ne va pas dire que c’est un groupe moyen du jour au lendemain, mais probablement tout le monde a été «emporté» par les noms et par une certaine abondance dans presque tous les postes. On a peut-être surestimé les possibilités de nos joueurs et on a cru enfin que l’équipe de Tunisie va pouvoir gagner et enchanter en même temps. Le match de la Tanzanie est venu peut-être pour nous rappeler que les noms et les jugements théoriques ne valent rien devant le terrain et la qualité réelle.
On n’a pas encore le niveau d’autres sélections, telles que le Sénégal, l’Algérie ou le Nigeria. Leurs joueurs ne sont pas supérieurs, ils évoluent dans des clubs de grand calibre et jouent régulièrement. Nous, nos meilleurs évoluent tout simplement dans des clubs de seconde zone, ou dans des championnats moins relevés. Le match de la Tanzanie a confirmé les difficultés de jeu et le peu de charme que dégage notre équipe, malgré une qualité individuelle qui paraît bonne (mais sûrement pas celle qu’on croyait) dans ses derniers matches.
Ce n’est pas que la sélection ne joue pas comme on le veut, mais probablement parce qu’elle ne peut pas être une «Dream Team». On n’a pas de Salah, de Mehrez, de Bennacer, de Zyech, de Mane, de Coulibaly pour demander une extrême qualité. Soyons humbles, ne rêvons pas trop et avouons qu’il n’y a pas cette qualité inouïe des joueurs. Mondher Kebaïer? Franchement, on ne veut pas être sévère avec lui, surtout que sur le plan résultats, il remplit son contrat, mais il ne dégage pas l’assurance et le savoir qui promettent. Lui et Adel Sellimi ont pu bénéficier de gros moyens depuis une année, mais pas de qualité et toujours ces énormes ennuis face à des sélections si moyennes. Qu’est-ce qu’on peut lui reprocher sur la valeur technique qui n’est pas si extraordinaire? On peut juste lui reprocher une absence de fond de jeu qui peut nous mener au palier supérieur. Il n’a pas encore la «vista» et le «charisme» dignes d’un sélectionneur qui entend remporter la CAN ou passer au second tour du Mondial. Kebaïer doit réagir, lui et son adjoint, avant qu’il ne soit trop tard. L’équipe est bloquée, certains joueurs «gâtés» et en perte de forme jouent, d’autres qui promettent sont ignorés, Kebaïer doit comprendre qu’il a une chance dans sa carrière. Il ne doit pas la rater!