Les routes, les bâtiments et l’infrastructure de base ont été inondés dans certaines régions, vu leur fragilité et leur incapacité à résister aux intempéries. D’où la nécessité de résoudre ces problèmes qui se posent chaque fois qu’il y a de fortes précipitations.
Après une longue période sans pluies, tout le pays ou presque a été arrosé suite à des pluies diluviennes dans la plupart des régions. Avant cette manne céleste, les agriculteurs craignaient la sécheresse pour cette année, ce qui aurait eu un impact néfaste sur les différentes cultures comme les céréales, les arbres fruitiers, y compris les oliviers et les cultures maraîchères. La production aurait connu une dégringolade significative. Même les barrages étaient en déficit hydraulique dans la mesure où les quantités d’eau sont en dessous de la moyenne.
Heureusement, ces dernières précipitations ont mis du baume au cœur de ces agriculteurs qui ont consacré beaucoup de temps pour préparer la terre dès le début de la saison en attendant les premières pluies. Mais leur attente a trop duré et l’eau destinée à l’irrigation se fait rare…
Des quantités importantes de pluies
Les pluies ont été ponctuellement orageuses et plus denses dans les régions du nord, du centre-est et du sud-est, notamment au cours de l’après-midi puisqu’elles ont atteint 80mm. On a même constaté des chutes de grêle et des vents forts (des rafales) dans certaines régions. A noter que la grêle peut endommager les cultures et les fruits sur pied. Une évaluation devrait être faite par les services compétents pour estimer éventuellement les dommages occasionnés par ces conditions climatiques défavorables. Heureusement que le Fonds des catastrophes naturelles a vu le jour pour venir en aide aux agriculteurs sinistrés.
Mais ces pluies, du reste bénéfiques, ont également causé d’énormes dégâts, notamment à l’Ariana où des maisons, des écoles et des routes ont été inondées. C’est connu depuis belle lurette, à chaque fois que de fortes précipitations sont enregistrées, certaines zones du gouvernorat de l’Ariana, qui se trouvent dans des terrains bas, sont submergées par les eaux de pluviales.
A noter que l’infrastructure de base et les canaux d’évacuation des eaux pluviales sont soit inexistants soit dans un état lamentable, ce qui ne leur permet pas d’accomplir leur mission dans de bonnes conditions. En effet, il suffit de quelques averses pour révéler l’état de l’infrastructure dans toutes les régions du pays, y compris dans le Grand Tunis. A l’Ariana, l’infrastructure est défaillante. Des quartiers les plus populaires tels que la cité Ennassim ainsi que les cités relativement mieux nanties telles que la Nouvelle Ariana, en passant par les logements des classes moyennes à la cité Ennozha sont touchés par ces pluies. Que dire alors des constructions anarchiques qui ne disposent même pas des canaux d’évacuation des eaux pluviales ?
Constructions anarchiques inondées
A côté de la fragilité de l’infrastructure de base, il faut reconnaître aussi que le rejet des déchets dans les canaux d’évacuation contribue aussi aux inondations. Certains entrepreneurs ou même particuliers n’hésitent pas à jeter les gravats près de ces caniveaux empêchant l’eau de couler normalement. Le non-respect des plans d’aménagement urbain aggrave également la situation. Certains lots de terrain destinés aux espaces verts, par exemple, peuvent se transformer, du jour au lendemain, en lotissements consacrés aux habitations. Les constructions anarchiques se trouvent parfois au milieu des oueds. Et quand les pluies tombent, elles emportent tout sur leur passage.
L’Institut national de météorologie a annoncé, dans un communiqué diffusé hier, que le temps hivernal se poursuivra avec des orages abondants et de la pluie dans la plupart des régions, notamment dans le sud-est de la Tunisie (Sfax, Médenine et Tataouine). L’INM réitère ses avertissements pour les usagers de la route et les habitants des zones basses et proches des barrages et des vallées. Les habitants sont appelés à prendre les précautions nécessaires, car il y a risque de formation torrentielle et d’accumulation d’eau de pluie. Il est prévu également des vents violents près des côtes alors que la mer est extrêmement agitée. La prudence reste de mise pour la navigation et la pêche maritime. Pêcher au large et dans des eaux profondes est déconseillé au cours de cette période, notamment pour les petites embarcations qui ne sont pas bien équipées en matériel de secours et de communication.
La météo se distingue, en cette période, par la fraîcheur avec des températures maximales comprises entre 14 et 18 degrés, en ne dépassant pas les 12 degrés en altitude. Comme lors de chaque épisode pluvieux, les routes tunisiennes sont submergées par les eaux à cause d’une infrastructure vétuste. Ainsi, l’accès à certaines routes a été perturbé en Tunisie, comme l’a annoncé le ministère de l’Équipement, dimanche 22 novembre. Ainsi, la route nationale (RN) numéro 9, au niveau de la bretelle qui lie la RN 8 à Tunis, est fermée. Les automobilistes sont appelés à emprunter l’avenue Khaïreddine Pacha et Montplaisir afin de parvenir au pont de l’avenue de la République et Tunis. D’autres routes à l’intérieur du pays sont momentanément fermées à cause des inondations. Elles sont devenues ainsi impraticables et très risquées. D’où la nécessité pour les usagers de la route d’être prudents et de modérer leur vitesse, tout en respectant les distances de sécurité et le code de la route.