L’histoire de la sécurité présidentielle et des personnalités est passionnante et fort enrichissante. Gardée jalousement dans son écrin, elle était inaccessible sauf aux initiés et aux membres de ce corps d’élite. Pour commémorer la cinquième année depuis l’attentat contre un bus de la Garde présidentielle qui a fait douze martyrs, la direction générale de la sécurité du Président de la République et des personnalités officielles a édité une revue consacrée à la sécurité présidentielle.
Ce premier numéro comporte un aperçu historique sur la création de la Garde présidentielle, son évolution, son cadre juridique et les différentes activités menées par ce corps de sécurité. Pour sonder l’univers mystérieux de ce corps, Khaled Yahyaoui, premier conseiller auprès du Président de la République, directeur général de la sécurité du Président de la République et des personnalités publiques, souligne que d’anciens membres de la Garde présidentielle qui avaient assisté à la naissance de cette unité sécuritaire ont contribué à l’enrichissement de cet article par leurs témoignages.
Mais les passionnés et les historiens sont allés au-delà des témoignages vivants pour interroger les archives, les manuscrits et rassembler les pièces du puzzle depuis l’époque aghlabide.
Sous les Aghlabides, les princes étaient entourés de la garde princière. Mais Ibrahim Ibn Al Aghlab, craignant une rébellion des tribus berbères et un possible ralliement de ces gardes aux insurgés, les remplace par des esclaves soudanais.
Sous les Fatimides, on trouve la garde privée du Khalifa et le commandant de ce corps s’appelait « Mouataamn Al Khilafa».
A l’époque ziride, quand le pays a connu des divisions, le prince Badis Ben Mansour a rassemblé les esclaves soudanais dans un seul corps qui dispose de sa confiance pour assurer sa protection.
Du temps des Hafsides, une division militaire prenait le nom de « Brigade Loutanin » qui ne se séparait jamais du Sultan et habitait avec lui dans le Palais de la Kasbah. On trouve aussi le « Mezouar », qui est le commandant général de cette garde princière.
En 1677-1678, Mohamed Tabak, Dey de Tunis, avait sélectionné 400 soldats, appelés « Hanbas », pour servir dans un corps spécial rattaché directement au Dey.
Pour les Mouradites et sous les Husseinites, ce corps a été maintenu et développé. Ainsi, « Bach Hamba », désigne le commandant de ce corps. Cette garde était connue à cette époque sous l’appellation « Assat el Bey » ou les gardes du bey. Cette division de garde rapprochée du Bey fut maintenue sous le Protectorat.
Après l’accord de l’autonomie interne en juin 1955, le ministère de l’Intérieur tunisien fut créé. Ainsi parmi les décrets organisant ce ministère, on trouve celui du 4 octobre 1955 portant création d’un nouvel organisme sécuritaire pour « la protection des personnalités ». C’était un service rattaché à la direction de la sûreté française et supervisé par un commissaire français.
Mais dès que Tahar Ben Ammar a signé le protocole de l’Indépendance tunisienne, le 20 mars 1956, Habib Bourguiba est devenue chef du gouvernement, alors que Taieb Mhiri fut nommé ministre de l’Intérieur. Rapidement, il a remplaça le commissaire Robert Francis par Ismaïl Zouiten à la tête de la direction de la sûreté.
Mais Taïeb Mhiri accordait de l’importance à cette unité chargée de la protection du président de la République. Il voulait mettre un terme à cette équipe de camarades de lutte qui assuraient la protection de Bourguiba à l’instar de Mahjoub Ben Ali, Hassen Ben Abdelaziz, Bechir Zarg Ayoun, Chedly Kallala et Allela Laouiti.
Le 25 juillet 1957, Bourguiba est proclamé président de la République et une garde présidentielle assurait sa sécurité et la protection du palais présidentiel en tenue civile. En 1975, ce service deviendra une direction sectorielle relevant du ministère de l’Intérieur, chargée notamment de la sécurité permanente immédiate et personnelle du Chef de l’Etat et de celle des personnalités officielles.
Et ce n’est qu’à l’arrivée de l’ancien président de la République Zine El Abidine Ben Ali à la magistrature suprême en 1987 que la Garde présidentielle devient un organe relevant de la présidence de la République.
Habib
25 novembre 2020 à 12:23
Je préfère mourir qu.être un garde du corps ? C’est comme un chien et en plus traite comme un chien avant on les surnomme Chien du Souck