Rien n’a l’air de changer au niveau de la gestion des affaires du sport tunisien. On attend vainement du côté du ministère des Sports (premier organe chargé de cette mission délicate) qu’on commence à réfléchir stratégie globale et à définir les grandes lignes d’une politique de sport. Rien de cela, le ministre des Sports, tiraillé entre les affaires de la jeunesse et des sports et celles de l’emploi (quelle aberration !), verse encore comme tous ses prédécesseurs dans les actions protocolaires en recevant tout le monde pour parler de tout et de rien. Les visites prennent beaucoup de temps, mais une fois ces visites archivées dans la page Facebook du ministère, ça entre dans l’histoire et ces photos sont alors «exploitées» par ces dirigeants du sport pour plus de notoriété et de prestige, pas plus. Des réunions et des réunions, mais jusqu’à maintenant et, comme d’habitude, pas d’actions, mais des réflexes conservés depuis des années.
Une politique de sport, une vraie politique qui met les projecteurs sur un cadre d’action général et des valeurs sacrées (réforme des structures, amélioration de la qualité des RH, investissement en infrastructure…), c’est ce qu’on attend en vain depuis des années. Cela passe par le ministre des Sports et par le secrétaire d’Etat des Sports (le fossé entre les deux est toujours aussi grand), les deux ayant le pouvoir pour amorcer cette politique. Cela passe aussi par un cabinet compétent et des gens qui ont un vécu et des connaissances dans le domaine de la gestion et du sport. Est-ce le cas? Vraiment, on ne comprend pas pourquoi on a toujours les mêmes têtes et les mêmes pratiques qui reviennent à chaque fois même si les ministres et secrétaires d’Etat changent. On ne parle pas de bonne volonté, on ne doute pas de cela. Mais le problème est beaucoup plus compliqué. Sans politique de sport ancrée par le ministère des Sports et donc appuyée forcément par l’Etat, sans une détermination à couper court avec les injustices et les défaillances du passé, on restera à la case départ. Rien ne changera sur le paysage sportif alors. La question va plus que le nom du ministre et l’identité de son cabinet, elle concerne leur capacité et leur volonté de changer l’ordre des choses et de mettre fin aux tergiversations et à la gestion de réaction à ce qui se passe. Les dossiers qui «bouillonnent» sont divers et tout le monde les connaît. Pour les traiter convenablement, il faut des structures réformées, des dirigeants capables d’agir à temps et sans peur ou petits calculs, et, bien sûr, des actions et des moyens. Mais avant cela, il faut qu’il y ait une politique générale en sport qui va soutenir et accompagner ces actions et ces modes de résolution des problèmes du sport. Sinon, on va continuer avec les mêmes réflexes, tels que les problèmes quotidiens, les petites disputes, les règlements de comptes et la course aux titres et aux gratifications. Malheureusement, on devra attendre un autre jour pour voir notre sport, garni de talents et de potentiels, passer au palier de l’excellence que nous attendons depuis longtemps. Pour le moment, place au même folklore et aux mêmes enjeux politiques que les «VIP» du sport aiment au détriment des vraies questions du sport.