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BILLET | La Tunisie vidée de sa matière grise

Les flux migratoires sollicités par la demande de travail sont principalement constitués de scientifiques, chercheurs ou encore de cadres hautement qualifiés qui sont en quête de meilleures conditions de vie, d’études, de travail ou de rémunération. Les cadres tunisiens sont prisés de plus en plus à l’international avec des salaires consistants, voire mirobolants, des avantages tentants et des conditions de travail alléchantes. Avec les grèves répétitives des jeunes ingénieurs, médecins, staff paramédical, enseignants universitaires,  doctorants, diplômés du supérieur…, dues à plusieurs facteurs socioéconomiques, l’engouement pour le départ à l’étranger s’accentu e de jour en jour. Une réalité que tout le monde connaît certes, mais qui nous met face à une problématique qui pénalise le développement de la Tunisie.  Néanmoins, le pays se voit vider de sa matière grise qui va, au grand malheur de la Tunisie, fleurir ailleurs. Notre diaspora s’envole pour servir d’autres pays que celui qui a investi en eux. Toutefois, il faut dire que ce ne sont pas toutes les élites qui sont tentées par le départ et le rêve que leur vend l’ailleurs convoiteur. Mais si le fléau inquiète plus aujourd’hui, c’est parce que le pays entre dans l’ère de la digi­talisation de presque tous les secteurs. Cela étant, les entreprises ont besoin plus que jamais de leurs informaticiens dans un secteur où la demande se fait intense face à la pénurie en ressources humaines. Force est de souligner que les secteurs les plus impactés par cette vague de départs est, sans conteste, ceux de l’ingénierie et de la médecine, alors que la Tunisie souffre énormément en cette période de crise sanitaire.  Paradoxalement, et devant cette vague de départs massifs, plusieurs compétences souhaiteraient revenir au bercail pour y investir. Toutefois, plusieurs appréhensions les freinent dans leur élan, à commencer par la machine administra­tive lente et compliquée, et le blocage des projets. La diaspora tunisienne, enracinée aujourd’hui dans les quatre coins du monde, représente une fontaine de richesse et la première source d’aide à la croissance économique nationale et au décollage numérique de la Tunisie. Néanmoins, l’engagement de cette diaspora sur sa terre natale manque d’encouragements et d’incitations et rencontre des contraintes socioéconomiques suscitant son abstention.

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