Le retour spectaculaire et même folklorique du championnat à la dernière minute, après la démonstration de force de Wadï El Jary (l’homme fort du football tunisien et qui a réussi à mater tout le monde, en commençant par le ministre des Sports!), restera dans les annales. Le ministre des Sports et celui de la Santé ont été «obligés» de se plier aux vœux et aux arguments du président de la FTF. Le championnat a repris bon gré mal gré, et, encore une fois, on ne comprend pas qui fait quoi dans notre sport. Le retour du championnat n’était pas uniquement une décision sportive, c’était aussi politique et touchant même à l’ordre public.
La marche arrière du ministère des Sports est fort inquiétante : elle veut dire que cet organe public, défaillant et caduc, depuis de longues années, n’a plus d’autorité sur les fédérations et sur les grandes questions sportives. De quelle réforme parle-t-on, et de quelle politique générale en sport disserte-t-on si ce ministère, avec tous ses départements et ses gros moyens, se fait «petit» et incapable de tenir un simple engagement pour le retour du championnat? Ce qui s’est passé est très grave pour ceux qui croient en la souveraineté de l’Etat. On se demande alors qui fait quoi dans ce sport tunisien. Les rôles et les missions ne sont plus aussi clairs et définitifs. Ça tourne plus en des bras de fer et en décisions improvisées, relevant plus des désirs et des positions de force, plutôt que des règlements en vigueur et de l’intérêt du sport. C’est la vraie intrigue que l’on vit et qui risque de se poursuivre, non seulement en football, mais également dans tous les autres sports. Et pour toutes les questions sportives. Que faire? A l’image de ce qui se passe dans la sphère politique, on doit d’abord cerner les contours de chacun et de répartir les rôles. Pour cela, il faut de grands dirigeants en sport, chose dont on rêve encore !