Le son de cloche est différent du côté de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux qui assure que l’augmentation du coût du service de l’eau est insignifiante et qu’elle n’a pas impacté le budget des ménages.
Cet été, les abonnés de la Sonede ont été surpris par les factures d’eau qu’ils ont reçues. Des factures salées, voire très salées, jugent certains. Le montant de celles-ci était, en effet, plus élevé que d’habitude, alors que leur consommation moyenne d’eau n’a pas changé. N’ayant pas digéré cette hausse brutale du coût de la consommation d’eau, des abonnés ont même accusé la Sonede d’avoir augmenté les tarifs sans les avoir avertis. Ce qui est de l’ordre de l’inadmissible et de l’impensable, selon la version officielle de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux qui n’hésite pas à afficher dans la transparence la plus totale sa tarification de l’eau potable. C’est en mars dernier que la dernière augmentation du tarif de l’eau a été promulguée après quatre ans de gel. Quatre années qui ont eu un impact désastreux sur l’équilibre financier de la société qui a de plus en plus de mal à supporter les charges et les frais liés au coût du service de l’eau potable (exploitation, distribution, maintenance du réseau….) en constante augmentation d’une année à l’autre, alors que le prix moyen de vente est resté le même.
Il suffit de se pencher sur les derniers chiffres de la société pour se faire une idée des difficultés qu’elle traverse. Alors que le prix de revient est de 1.198 millimes par m3, la Sonede affiche un prix moyen de vente inférieur (783 millimes par m3, entraînant un déséquilibre qui a creusé le déficit financier de la société. En 2019, ce dernier a atteint 415 millimes pour chaque m3 d’eau vendu. Par ailleurs, en raison de l’augmentation du prix des matières premières, des équipements, de l’énergie et du coût de travail, le prix de revient du service de l’eau potable n’a cessé d’enregistrer une hausse continue, passant de 694 millimes en 2010 à 1.046 en 2018 et à 1.198 millimes par m3 en 2019. Selon une étude de la Sonede, au cours des dix dernières années, le budget d’un peu moins de la moitié des abonnés de la Sonede (42,8% soit 1,276 million) a été faiblement impacté par l’augmentation du tarif du service de l’eau. Leur consommation ne dépasse pas 20 m3 par trimestre et le montant moyen de leur facture s’élève à 13,5 dinars par trimestre soit 4,5 dinars par mois.
C’est pour le palier suivant que l’augmentation de l’eau commence à se faire ressentir. Mais de façon pratiquement insignifiante selon les statistiques de la Sonede. Pour 30,2% des abonnés, soit environ 900 mille, dont la consommation varie entre 21 et 40 m3 par trimestre, l’augmentation n’a pas dépassé la barre des six dinars par trimestre soit l’équivalent de deux dinars par mois. C’est surtout pour les abonnés qui consomment entre 41 et 71 m3 par trimestre que l’augmentation s’est fait sentir. Le montant de leur facture s’élève en moyenne à 70 dinars, ce qui correspond à une hausse du coût de l’eau de 11 dinars par trimestre, soit l’équivalent de 3,7 dinars par mois. D’après les chiffres de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux, bien que les abonnés se plaignent de l’augmentation de la facture de l’eau, celle-ci ne représente pourtant que 0.5% des dépenses mensuelles des ménages tunisiens.
Avançant d’autres arguments, la société assure, par ailleurs, que non seulement la consommation domestique par abonné n’a pas augmenté et qu’elle est restée quasi stable ces dernières années (126 m3 par abonné en 2019 contre 125 m3 en 2018) mais que le tarif de l’eau figure, par ailleurs, parmi les plus bas dans le monde arabe en comparaison à celui du Maroc ou de la Jordanie (il représente respectivement 1/5e du tarif appliqué au Maroc et 1/4 de celui appliqué en Jordanie).
Pikassoz
15 décembre 2020 à 20:33
Au même titre que la carte d’identité, chaque citoyen doit avoir un compte bancaire qu’il alimente pour toute facturation et fini la liquidité.
On verra rapidement, après des audits appropriés où part le fric.
Spolier ainsi le peuple c’est une pratique dictatoriale, il n’y a d’avenir que pour le dictateur. Si on veut exister comme nation, chaque individu, même handicapé et ignorant doit pouvoir subsister sans mendicité et dignement. Si on lui vide ses poches, on lui retire l’objet de sa vie, le rêve et le projet, il deviendra de plus en plus sauvage, il perd son humanité et le pays deviendra une brousse plutôt qu’un pays civilisé.
Ce n’est pas gratuit, quand les pays civilisés offrent un revenu à chaque chômeur pour conserver une lueur de vie et de dignité pour se considérer un membre de la communauté.