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Financement des PME | Les structures publiques peuvent partager le risque avec les jeunes

Le financement des PME fait défaut dans plusieurs cas. Les banques ne semblent pas très motivées pour financer des projets, notamment dans les secteurs sinistrés par la crise. D’où la nécessité de partager le risque de financement en impliquant les structures publiques.

Les chefs d’entreprise de petite et  moyenne taille ne sont pas toujours en mesure d’accéder au financement pour développer leur affaire d’autant plus que certaines banques font preuve de réticence quand il s’agit d’octroyer un crédit. Certaines entreprises vont jusqu’à fermer leurs portes, faute de financements disponibles, mettant dans la rue des dizaines d’employés. Le contexte actuel marqué par les effets néfastes du Covid-19  a aggravé encore plus la situation. Il semble que les promoteurs des PME ne trouvent pas assez de soutien de la part des structures publiques. Certains secteurs sont touchés plus que d’autres par la crise et par le désenchantement des promoteurs. L’un des secteurs les plus sinistrés de la crise est sans doute celui du tourisme et des métiers connexes dont celui des restaurants et des lieux de loisirs qui comprennent  plusieurs PME  et même des entreprises familiales constituées quelques années plus tôt.

Certains restaurateurs touristiques ont mis la clé sous le paillasson en attendant  la reprise des activités économiques à un rythme normal. Les agences de voyages ont également subi les effets désastreux de la pandémie. Pour assurer la pérennité de ces PME qui souffrent  en réalité des problèmes d’ordre conjoncturel mais aussi structurel, le gouvernement a pris plusieurs initiatives traduites par des mesures avantageuses au profit de ces secteurs au bout du rouleau. Les banques ont été invitées, de leur côté, à contribuer, dans la mesure du possible, à financer ces entreprises et à reporter les échéances de remboursement des crédits, question d’alléger la pression sur la trésorerie de ces établissements en manque de financement.

Echec de projets en phase de démarrage

Les banques ne jurent que par la rentabilité des projets. Elles étudient minutieusement le projet présenté pour s’assurer, sans état d’âme, qu’il est bien éligible au financement. Le secteur du tourisme et les métiers connexes ne semblent plus trouver la cote auprès des banques vu la conjoncture économique et financière actuelle caractérisée notamment pas un manque de liquidités. Les banquiers veulent s’assurer que les promoteurs sont bien en mesure de rembourser les crédits dans les délais impartis. Car un défaut de remboursement peut causer à la banque un manque à gagner. A défaut de trouver une solution à l’amiable à travers le médiateur bancaire, désormais disponible dans toutes les banques, un procès de non-remboursement est intenté  devant les tribunaux pour inciter le promoteur à rembourser le crédit par tous les moyens, y compris par la vente des biens mobiliers et immobiliers. Plusieurs affaires  de ce genre ont été enregistrées au cours des dernières années.

On dénombre aussi nombre de jeunes promoteurs, entrant pour la première fois dans le monde des affaires, qui ont connu un échec cuisant suite à un mauvais choix du secteur dans lequel ils ont lancé leur projet. La Banque tunisienne de solidarité est le partenaire indiqué pour fournir des financements aux nouveaux projets en tenant compte de la compétence du promoteur dans une spécialité donnée. Malgré les précautions prises, certains projets sont voués à l’échec et n’arrivent pas à faire long feu dans le monde des affaires. La banque de financement des petites et moyennes entreprises a contribué, elle aussi, à financer la constitution d’entreprises dans divers domaines. D’ailleurs, la création de ces banques a été  décidée pour soutenir les jeunes promoteurs en supportant une partie du risque encouru. Les autres banques sont moins motivées par de tels financements surtout si le projet risque de ne pas faire des bénéfices ni de résister aux chocs économiques et financiers. Les sicars (société d’investissement à capital risque) peuvent également être impliquées dans financement de ces projets.

Identifier de nouvelles sources de financement

Le financement constitue donc le problème numéro un des jeunes promoteurs qui ne savent pas à qui recourir pour boucler leur schéma de financement. Seules les banques semblent aujourd’hui la destination préférée des promoteurs pour obtenir une enveloppe financière allouée notamment au fonds de roulement, nécessaire pour le lancement du projet avec des moyens de bord fort limités. Or, toutes les banques ne sont pas prêtes à partager le risque (à part la BTS et la Bfpme) car cela leur cause un manque à gagner important qui se chiffre à des milliers voire des millions de dinars. Certains promoteurs se débrouillent comme ils peuvent pour trouver le financement dont ils ont besoin, quitte à emprunter de l’argent à des connaissances, de la famille ou des amis. Rares sont ceux qui acceptent de prêter de l’argent en attendant une période pour le remboursement.

D’où la nécessité d’identifier de nouvelles sources de financement alternatives aux banques. La Bourse des valeurs mobilières constitue l’une des sources qui dispose d’un important potentiel non exploité par tous les promoteurs. Il est nécessaire d’assouplir les procédures pour inciter ces jeunes chefs d’entreprise d’intégrer la Bourse et de bénéficier des différents avantages offerts. Les structures d’appui et les banques précitées sont appelées également à guider les jeunes vers ces sources de financement pour créer une dynamique au niveau du marché financier tout en permettant la création de nouvelles entreprises. Les promoteurs des PME sont tenus, de leur côté, d’ouvrir le capital à d’autres personnes détenteurs de capitaux pour éviter de recourir automatiquement aux banques.

A noter que le gouvernement avait alloué, par le passé, une enveloppe de 100 MD en vue d’encourager les jeunes diplômés du supérieur à lancer leurs PME  dans différents secteurs. Ces fonds sont accordés en tant qu’avance sur l’investissement. Cette initiative a donné des résultats positifs dans la mesure où plusieurs entreprises ont vu le jour dans différentes régions du pays. Les promoteurs ont fait l’objet d’une prise en charge au niveau du conseil et de l’orientation depuis l’idée du projet avant sa mise en œuvre, et ce, pour s’assurer que celui-ci est bien installé  et peut être rentable. De telles initiatives sont demandées par les jeunes qui demandent toujours les garanties de l’Etat en termes financiers.

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