Depuis ses locaux à Tunis, l’Institut national de la météorologie (INM) a lancé, hier matin, son nouveau projet Net de l’environnement transfrontalier Tunisie-Italie (nettunit), inscrit dans le cadre de la politique européenne de voisinage (Pev). Celle qui trace les contours d’une « zone de prospérité partagée » entre les Etats membres de l’UE et leurs voisins de la rive sud de la Méditerranée.
Lors d’un kick off, organisé en visioconférence à laquelle se sont associés ses partenaires locaux et italiens, le directeur général de l’INM, M. Hédi Agrebi Jaouadi a présenté, à l’audience, ce projet, son modus operandi, ses objectifs, ses bénéficiaires, ainsi que la manière d’intervention sur nos côtes. Avec des investissements globaux d’environ 3,5 millions de dinars, soit 1,066 million d’euros dont 80% financés par l’Union européenne. Ce projet Nettunit vise à développer, d’ici 2022, une plateforme informatique complètement opérationnelle basée sur des alertes météorologiques et d’autres signaux d’alarme sur la pollution atmosphérique et marine. Soit un instrument numérique servant de détecteur d’éventuels incidents polluants qui pourraient ainsi surgir tant sur terre que dans la mer.
Intervention en amont et en aval
Et M. Agrebi de préciser que l’INM, chef de file du projet, aura à suivre l’évolution et les mouvements de ces polluants en fonction des facteurs climatiques. Mais ce traitement en amont du phénomène exige forcément une intervention rapide en aval. Le tout pour identifier et localiser la nature du désastre environnemental, afin d’agir, en second lieu, sur ses causes et ses conséquences. Suite à quoi, des appels d’alerte seront, ainsi, lancés à titre préventif et en toute urgence. Ce faisant, cette plateforme prévue est principalement dédiée aux services de la Protection civile, de la santé locale, aux services d’intervention italiens et tunisiens, mais aussi au public dans les deux pays concernés. Leur échange réciproque des données étant, alors, de mise, dans le but de modéliser les risques et d’y apporter les réponses appropriées. D’autant plus que ladite plateforme servira, à l’en croire, à minimiser les effets de la pollution atmosphérique et maritime (catastrophe naturelle, évènement accidentel et autres phénomènes météo extrêmes…). Du fait de son caractère soudain et imprévisible dans le temps et dans l’espace, il semble utile de réunir toutes les informations censées aider, en cas de nécessité, à prendre les décisions qui s’imposent. Ce qui implique, de la sorte, un rétablissement rapide de l’environnement et des activités et usages.
Aux côtés de l’INM, deux partenaires tunisiens seront impliqués dans l’œuvre d’exécution, à savoir l’hôpital Abderrahmen Mami à l’Ariana et le Centre de recherche en numérique de Sfax. S’y sont associés trois autres partenaires italiens. L’Agence nationale de protection de l’environnement (Anpe) sera aussi de la partie. « Vous savez que l’agence dispose d’un système du contrôle de la qualité de l’air, ce qui fait que sa collaboration avec l’INM puise dans un même objectif : la gestion des risques en cas d’accident », explique Mme Amina Soudani, sous-directeur du suivi de la qualité de l’air à l’Anpe. Et d’ajouter qu’un tel projet aidera à pousser les recherches dans ce domaine.