Corrigé à Sfax, le CA a dévoilé un bien triste visage sur la scène locale.
Silence, on coule ! Certes pas encore dans les abysses du football tunisien. Mais après la dérouillée du Mhiri, le navire clubiste se retrouve en plein naufrage, et c’est bel cette pâle copie rendue face à un solide CSS qui viendra confirmer un état de fait. Le CA n’a rien à faire parmi les grands cette saison ! Plombé par les crises, les privations et les sommations, le CA ne cesse de dévoiler un visage pathétique depuis de le début de la compétition, excepté ce léger mieux constaté à Kairouan. Récemment donc, le cataclysme s’est produit à Sfax face à un CSS entreprenant. Et au-delà de ce cinglant camouflet, le plus gênant pour le CA, c’est l’absence d’impact et d’engagement. Que d’approximations aussi, surtout en défense avec des joueurs désorientés, titubant la plupart du temps. D’aucuns diront que si l’on veut revendiquer le passé glorieux du CA, il faut commencer par respecter ses basiques. Car collectivement, ce CA-là n’a pas d’identité. Individuellement, ce n’est pas fameux non plus avec juste trois joueurs qui peuvent prétendre avoir le niveau…En football, on sait pertinemment que certaines équipes compensent des individualités neutres par une grande force collective. Or, de toute évidence, il ne suffit plus de porter le maillot du CA pour en avoir le niveau ! Ce CA-là a d’énormes carences dans le jeu, si peu d’agressivité, de caractère, de détermination. Franchement, c’est désolant.
Faiblesse abyssale
Face au CSS, la qualité du jeu a été d’une pitoyable médiocrité avec des individualités d’une faiblesse confondante, donnant l’impression de jeunes adolescents découvrant le football des adultes ! Oui, cette faiblesse abyssale du jeu clubiste reflète assurément le malaise qui ronge ce club centenaire. Et ce calvaire sans fin se poursuit depuis la saison dernière. Le CA n’y arrive décidément pas avec des joueurs qui ne sont plus que des intermittents du spectacle. Timidité, balle au pied, prises d’initiatives peu tranchantes, le tout sur fond de production sans saveur avec des erreurs défensives récurrentes, un milieu famélique et une attaque anémique. Le CA est très loin du compte. Il a déjà touché le fond et il creuse encore avec ce nouveau constat d’impuissance aux allures d’un voyage au bout de l’enfer. Le CA est sonné, corrigé et renvoyé à ses chères études. « Last but not least », au Club Africain, la crise est multiple. Sportive, d’abord. Relationnelle ensuite, et enfin et surtout financière. Tous ces soucis au quotidien, le CA les accumule. Rien ne va plus donc du côté d’un club qui plonge tout droit vers une crise durable. Plus encore, certains iront même jusqu’à dire que la victoire face à la JSK n’a été que de la poudre aux yeux! Pourquoi ? Parce que le CA joue tout simplement mal. Pire, le manque d’envie est criant sur le terrain. Les joueurs ne parviennent même plus à donner le change, point de révolte face au CSS, rien ! La défaite a été totale, absolue et elle doit être partagée par tout le club. Faut-il changer l’entraîneur? C’est une solution envisagée depuis un moment. A tort cependant ! Car le technicien clubiste n’est en rien responsable de cette déroute. Il ne peut compenser le manque de formation à la base (de ces jeunots) par un plan de jeu infaillible. Mais que dire de plus après un tel naufrage? Si le CSS s’est amusé et s’est régalé sur sa pelouse, poussant même le bouchon jusqu’à tenter de signer un 4e but pour donner un peu plus d’ampleur à sa prestation, le CA s’est, quant à lui, effondré, consumé au fil du temps. Voilà open est le CA. Le mal semble très profond au sein d’une formation où le coach, les joueurs et le président sont pris pour cible. Décidément, ce début de saison ressemble à un long chemin de croix. C’est forcément consternant de noter que si le CA ne trouve pas la rage face à un cador, il y a effectivement du souci à se faire ! Et ce n’est pas cet arrêt prodigieux de Dahmen en début de match qui viendra balayer cette thèse. Sans la présence du portier Dahmen, l’histoire aurait-elle pu être foncièrement différente ? Personne n’est dupe…Ce faisant, pour l’heure, la crispation s’est stigmatisée autour de la défense. Mais les tenants clubistes commencent à parler très sérieusement du cas Lassaâd Dridi. Il faut comprendre par là que le coach du CA ne sera pas soutenu comme avant. Oui, au Club Africain comme partout ailleurs, c’est toujours commode et facile de se retourner vers l’entraîneur. Toujours est-il que la décision d’un éventuel départ du coach semblerait avoir déjà fait un bon bout de chemin. Survivre jusqu’au prochain grand format constituerait déjà un exploit.