L’homme est responsable dans une large mesure de la situation désastreuse que vit la terre aujourd’hui, et ce, suite à une industrialisation effrénée qui a eu des effets néfastes sur le climat et a généré un effet de serre contribuant au changement climatique. Des efforts sont, depuis quelque temps, déployés par les grandes puissances économiques pour endiguer ce phénomène naturel anormal, mais tous les engagements ne sont pas tenus.
Les changements climatiques menacent sérieusement notre agriculture qui est dépendante dans une large mesure de la pluviométrie. En effet, il suffit qu’une année déficitaire en pluviométrie soit vécue par nos agriculteurs pour voir un ratage de la campagne agricole. C’est pour cela, d’ailleurs, que la Tunisie a opté pour la constitution d’un noyau dur de terres irriguées. Même en période normale, les quantités d’eau fournies aux agriculteurs sont insuffisantes de l’avis même de ces derniers. Mais les changements climatiques ne se limitent pas uniquement à l’aridité, conséquence de l’effet de serre qui ne cesse de s’affirmer d’une année à l’autre. Les changements climatiques ont bouleversé le cycle climatique puisque l’on constate aussi des averses irrégulières parfois en plein printemps ou même en été et dans tous les endroits y compris dans le désert.
Des inondations durant la campagne agricole pourraient également causer des dégâts pour les agriculteurs qui doivent supporter des pertes énormes. De telles situations ont été vécues par la Tunisie qui a vite fait de constituer, après proposition de l’Union tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche, un Fonds de catastrophes naturelles, destiné à dédommager les agriculteurs qui ont été touchés par des catastrophes naturelles comme la grêle, les inondations, la sécheresse et d’autres phénomènes dus au changement climatique. Cependant, il faut dire que l’homme est responsable dans une large mesure de la situation que nous vivons aujourd’hui et qui se caractérise par un changement climatique qui semble irréversible.
Des hectares de végétation ravagés
A l’origine des effets néfastes du climat, le mode de production adopté par presque tous les pays du monde en matière de production et de consommation. L’industrialisation à outrance lancée par les pays développés a, certes, créé beaucoup de richesses et a permis à l’homme de vivre confortablement. Mais ces industriels n’ont pas donné assez d’importance à la nature et à la protection de l’environnement, utilisant de façon exagérée les gaz nocifs à effet de serre et les matières premières générant des déchets solides et liquides dangereux qui sont propagés dans le milieu réceptif sans aucun contrôle. Depuis quelques années, déjà, la terre s’est dégradée dans plusieurs pays, y compris en Tunisie. C’est que les effets néfastes de l’industrialisation n’ont pas de frontières et peuvent se répandre dans tout le globe.
D’autre part, l’utilisation effrénée des ressources naturelles des forêts et du couvert végétal a aggravé la situation. La superficie des forêts a diminué de façon spectaculaire à cause de la coupe des arbres de différentes espaces surtout en Amazonie. En Tunisie, le couvert végétal a connu aussi une baisse inquiétante suite à une utilisation, parfois non autorisée, des arbres dont les branches sont coupées par les habitants près des zones forestières pour leur alimentation et se réchauffer. Pourtant, les arbres comme le ficus, les chênes et autres contribuent à réguler le climat en retenant les fumées nocives. Outre l’utilisation abusive du bois des forêts, on constate aussi, de temps à autre, des incendies notamment pendant la saison estivale, qui ravagent des superficies fertiles et il faut compter des dizaines d’années pour leur régénération.
Même la forêt de Boukornine située à la banlieue sud de Tunis a été touchée, elle aussi, par un incendie qui a nécessité beaucoup d’efforts de la part de la Protection civile pour l’éteindre. Parfois, un simple mégot jeté dans la brousse peut causer un incendie ravageur. D’autres fois, ce sont les travailleurs de chantiers qui allument le feu près des forêts pour préparer le thé et aussitôt la braise se déclare et fait perdre à la Tunisie des hectares.
Changer les modes de production
Désormais, les industriels sont tenus de changer leurs méthodes de travail en s’orientant davantage vers les procédés de production propres et les technologies inoffensives pour l’environnement tout en diminuant les sources de déchets sous toutes leurs formes. Ainsi, il faut éviter l’émission des gaz à effet de serre en installant dans les usines polluantes, des filtres capables de purifier les fumées avant leur rejet dans l’air. En Tunisie, la situation demeure encore critique puisque plusieurs régions comme Sfax et Gabès connaissent un taux de pollution de l’air assez élevé en comparaison avec d’autres régions, et ce, à cause de ces usines polluantes qui n’ont pas encore installé des purificateurs. On sait aussi que l’usine Siape a fait beaucoup de dégâts à la population qui a exigé son démontage et sa délocalisation.
Le rejet des déchets liquides et solides a également compliqué une situation déjà inquiétante. Le phosphogype, à Gabès, a donné du tournis aux habitants qui ont demandé avec insistance aux pouvoirs publics de trouver une solution radicale à ce problème d’autant plus que cette pollution a touché les ressources halieutiques qui constituent le gagne-pain de plusieurs pêcheurs. Le choix des techniques propres semble la solution idoine pour mettre fin à cette pollution qui touche l’air et le sol devenus dans certaines zones infertile et dégradé.
La réunion de Paris sur le changement climatique a permis de discuter de long en large des problèmes environnementaux qui contribuent à la dégradation des terres sous l’effet des perturbations atmosphériques. De hauts responsables politiques et des experts en climat ont exposé les différents scénarios possibles avant de formuler des recommandations selon lesquelles les pays riches doivent contribuer matériellement, financièrement et techniquement à soutenir les pays de la rive sud pour contrecarrer les effets néfastes du changement climatique mais peu des pays ont honoré leurs engagements malgré les promesses faites.