Ça s’annonce mal, diront les plus pessimistes des fans «sang et or» après le nul concédé face à Ahly Benghazi. Et ce n’est peut-être pas à tort car l’EST n’arrive pas à concrétiser sa supériorité.
Croiser le fer avec une équipe libyenne n’a jamais été une promenade de santé pour nos clubs. Les caractéristiques du derby, au vrai sens du terme, n’ont jamais dérogé à la règle dans les duels entre les clubs tunisiens et leurs homologues libyens.
Cela a été vérifié encore une fois avant-hier au Caire où l’Espérance Sportive de Tunis a été accrochée par la coriace équipe d’Ahly Benghazi (0-0) dans le cadre du tour éliminatoire (32e) de la Ligue des champions.
Rien qu’au comptage des occasions nettes créées par les deux camps, on se rend à l’évidence que le score de parité sur lequel s’est terminé le match était des plus équitables : deux pour chaque équipe. On ose même dire que les occasions des Libyens étaient plus franches. Et du coup, il n’était pas exclu que l’Espérance rentre à Tunis sur un résultat plus âpre. C’est du moins la conclusion avec laquelle on est sorti après cette entrée en lice de l’Espérance dans la compétition continentale.
Pourtant, l’adversaire libyen était handicapé par le fait que la compétition est suspendue depuis plus d’un an en Libye. Et rien qu’en prenant en considération ce désavantage, l’Espérance se trouvait logiquement sur une voie balisée pour s’imposer sans trop se déployer.
Bataille équilibrée au milieu
Il n’en fut rien car les Ahlaouis de Benghazi s’étaient montrés intraitables sur plus d’un plan.
Outre le fait que les footballeurs libyens prouvent toujours qu’ils ont la tradition du ballon rond et qu’ils ne sont pas près de l’abandonner quelles que soient les conditions qui sévissent dans leur pays, ils voulaient démontrer qu’ils peuvent tenir tête aux géants du continent africain. Cela s’est traduit sur le terrain par une énorme détermination à défendre crânement leurs chances même s’ils avaient l’Espérance comme interlocuteur.
Dans ce match aller, les compartiments défensifs des deux protagonistes n’ont rien laissé passer en honorant parfaitement leur contrat.
Mais c’est surtout l’entrejeu qui a supporté le poids de la rencontre qui ne manquait pas de rythme tout au long de ses péripéties.
Les «Sang et Or», Coulibaly et Chaâlali, se sont comportés comme de vrais braves soldats dans tous les débats au milieu du terrain, caractérisés par une virilité quelque peu exagérée des Libyens.
Les latéraux Nagguez et Chetti étaient en forme sur les deux flancs droit et gauche, mais leurs partenaires habituels, El Houni et Marzouki, ne l’étaient guère.
Et quand Hamdou El Houni ne se trouve pas dans son élément, toute l’équipe de Bab Souika cale.
En face, plusieurs joueurs libyens ont épaté par leur talent manifeste à l’instar des attaquants Mohamed Taouerghi, Saïd Naïli et les milieux Abdallah Arfi et Laâbidi Chamekh. Ces derniers n’avaient nullement froid aux yeux pour rendre les coups et orchestrer des opérations offensives à la fois articulées et dangereuses. D’ailleurs, ils étaient à deux doigts de parvenir à leurs fins, notamment aux 53e et 76e. Mais la palme revient dans ce match à Mohamed Taouerghi qui pourrait (éventuellement) résoudre le problème de la stérilité de l’attaque espérantiste si on pensait à l’enrôler !
Un buteur sans autre retard !
Voilà, l’Espérance a raté le coche au Caire en se compliquant les choses pour le match retour prévu pour le 6 janvier prochain à Radès. C’est que la victoire est devenue impérative car n’importe quel score de parité positif donnerait Ahly Benghazi pour qualifié au prochain tour.
Du coup, la sonnette d’alarme est tirée pour de bon cette fois-ci et l’obligation d’engager un attaquant de métier est devenue vitale. Ce n’est pas avec des attaquants hors du coup comme Khénissi, Meziane, Marzouki et Ben Hammouda qu’on peut rêver d’aller loin dans la nouvelle aventure africaine.