Cancer du sein – Témoignage : «Osez lutter, osez vaincre !»

Amel Lamouchi est atteinte d’un cancer du sein depuis dix ans et souhaite, aujourd’hui, redire que toutes les femmes doivent être vigilantes contre cette affreuse maladie qui oblige parfois à devoir choisir entre leur corps de femme ou leur vie.

Malgré que le cancer du sein soit le cancer le plus diagnostiqué chez les femmes à travers le monde (1 femme sur 9 en est touchée), il reste l’un des sujets qu’on évite d’aborder en Tunisie et de nombreuses femmes cachent leur état, refusent d’en discuter avec leurs proches et refusent même les gestes de l’auto-palpation, pratique peu répandue en Tunisie, mais qui peut sauver des vies.

Pour casser ces barrières psychologiques et lever le voile du silence, Amel Lamouchi, atteinte d’un cancer du sein depuis 2010, s’accroche à la vie, essaie de vivre normalement malgré des traitements lourds et longs et, plus que ça, elle vient de lancer sur les réseaux sociaux une campagne de prévention contre le cancer du sein pour sensibiliser à l’auto- palpation et à la consultation et faire prendre conscience aux femmes qu’il existe des gestes simples à mettre en œuvre, dans leur quotidien, pour lutter contre ce cancer.

Pas besoin des mots de soutien

Depuis le lancement de cette campagne, de nombreuses internautes ne cessent de montrer leur soutien à cette cause. Mais ce n’était pas l’idée derrière cette initiative qui vise, dès le début, à aider et soutenir les femmes qui combattent la maladie, mais surtout celles qui sont en bonne santé, en les sensibilisant sur l’importance du dépistage du cancer du sein (palpation, mammographie et consultations diverses…) et leur rappelant l’importance de ces gestes et de ces initiatives qui restent cruciales. Mais malgré cet effort, certaines idées reçues restent tenaces, étant donné que le cancer du sein reste un sujet tabou en Tunisie.

«Parler du cancer du sein, de ses effets et de ses conséquences pourrait être salvateur pour certaines femmes. Mais malheureusement, les réactions n’étaient pas à la hauteur de la gravité de la situation, étant donné que la majorité des messages reçus sont, comme toujours, des mots de soutien, de solidarité et d’encouragement.

Aucune réaction à la cause ou à inciter les autres à se faire diagnostiquer ou même demander : où peut-on le faire, comment ça se passe, ça fait mal ou pas, combien ça coûte…? Rien de rien, malgré que cette maladie reste l’un des cancers qu’on soigne le mieux : plus on est diagnostiqué tôt, plus les chances de guérison sont élevées. Il suffit de prendre les choses en main et d’accepter ces gestes simples qui peuvent sauver des vies : la palpation de vos seins, une mammographie régulière, la consultation d’un professionnel de santé si vous remarquez un quelconque changement au niveau de votre poitrine…», explique Mme Lamouchi, dans une déclaration accordée à La Presse.

La peur, un excellent motivateur !

Mme Lamouchi précise, également, que pendant 10 jours, elle n’arrête pas d’expliquer aux internautes l’importance du dépistage précoce et comment il peut sauver des vies. Mais la cause n’a pas été prise au sérieux et aucune prise de conscience ne semble avoir été prise. Pour ce faire, elle compte continuer cet effort —parfois difficile— toujours avec la même intensité dans le but de faire plus et mieux avec d’autres manières de faire et de penser qui ne se limitent pas à la sensibilisation. «Parfois, la peur est un excellent motivateur. Je pense qu’il faut expliquer aux gens que le cancer du sein reste toujours là et que ça n’arrive pas qu’aux autres… Cela a pu ressembler à un cauchemar duquel vous avez espéré vous réveiller très vite…Il n’est pas inutile aussi de rappeler qu’apprendre que l’on a un cancer est un traumatisme psychologique même s’il est pris tôt, même si les traitements ont évolué, même si les chances de s’en sortir sont bien plus nombreuses…

Une fois atteint par cette maladie, au lieu de chercher absolument un coupable, il faut réfléchir plus au comment qu’au pourquoi. En ce moment, le regret ne sert à rien. Il augmente les chagrins, et en crée de nouveaux.

En espérant que mes mots auront un impact sur votre conscience et celles de votre entourage, il faut prendre conscience que le danger est à vos portes. Tout le monde est concerné, pas juste vous ! Vos mères, vos sœurs, vos filles, vos cousines, vos collègues, vos voisines… Osez lutter, osez vaincre et honorez-les en sauvant leurs vies…», explique Mme Lamouchi.

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