La forte recrudescence des cas de contamination au virus Sars-CoV-2 par milliers chaque jour, additionnée au nombre affligeant de morts (en moyenne 60 décès en 24 heures) ces derniers temps, ont conduit à vivre une situation intenable : retour à la case départ !
L’impact du Covid-19 en Tunisie ne cesse de s’amplifier lourdement pour la population générale, qu’elle soit contaminée ou pas. Mercredi 13 janvier 2021, à la veille du confinement général imposé dès le lendemain jeudi, la circulation dans les rues des villes est indescriptible. Aux oubliettes les célébrations en grande pompe de la fête de la révolution du 14 janvier 2010. La crise sanitaire du coronavirus a englouti tous les espoirs d’une vie meilleure pour les autochtones souvent dégoûtés par leur pays. Même si John F. Kennedy, ancien Président des Etats-Unis affirmait, en temps de crise durant les années 1960 dans une déclaration devenue très célèbre depuis : « Ne vous demandez pas ce que l’Etat peut faire vous, mais ce que vous pouvez faire pour lui », on doute que ce sentiment noble s’empare des citoyens animés de doutes et de désespoirs. L’heure est grave en Tunisie, comme dans beaucoup de foyers de la planète à cause des conséquences sur plusieurs pans de l’économie par la pandémie du coronavirus qui n’a fait que fragiliser davantage les économies vulnérables comme la nôtre. En dehors des maisons, la panique et l’état de crise sont palpables. C’est que la dernière journée « normale » de mercredi dernier s’est opérée, avant les jours bien difficiles qui arrivent. En effet, mardi 12 janvier 2021, le ministère de la Santé, en concertation avec le conseil scientifique de lutte contre la propagation du coronavirus en Tunisie, a décidé le confinement général durant quatre jours et l’instauration du couvre-feu à partir de 16h00 dès le premier jour.
Cela a conduit de nombreux commerces à prendre les mesures nécessaires afin de fermer plus tôt leurs portes, à l’instar des petites officines qui ferment prématurément, à 14h00 pour une chasse gardée de leurs homologues des pharmacies de nuit le reste de la journée. Jeudi 14 janvier 2021, au premier jour du confinement, vers 14h00, à la cité Hédi-Nouira, un quartier de l’Ariana, les rues sont plutôt désertes et le monde se fait de plus en plus rare. C’est bientôt l’heure du couvre-feu et le peu de gens se ruent essentiellement sur la boulangerie, le supermarché ouvert jusqu’à 15h30 ou encore l’épicerie du coin quand elle est encore disponible. Les vendeurs de fruits et légumes ou des viandes blanches ne désespèrent pas d’écouler leur marchandise, malgré la période de disette. Car pour tout le reste, c’est la perte sèche et l’arrêt des activités avec des conséquences redoutables sur leurs revenus. Les librairies, les vendeurs d’appareils électroniques ou de téléphonie mobile ont baissé leurs stores plus tôt que prévu car de toute façon les clients ne vont pas se presser pour des produits de seconde nécessité. A part les provisions de nourriture, rien n’urge vraiment, semble-t-il. Comme beaucoup de choses, tout est à l’arrêt ou presque. Le bienfait du retour des classes s’est « évaporé comme neige au soleil » avec les nombreuses contaminations au virus Sars-CoV-2 dans le lycée d’El Menzah 6 (Ariana) par exemple mardi 12 janvier 2021 qui a conduit à la fermeture sine die de l’école, mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et c’est tout le système scolaire qui s’arrête jusqu’au 24 janvier 2021. Retour aux cours à distance qui vont crisper les nerfs des parents et irriter les enfants gonflés à bloc d’interminables devoirs. A l’intérieur comme à l’extérieur, la tension et la nervosité sont au comble.
Une atmosphère pesante
L’ambiance dans les rues de Tunis ne fait qu’empirer au fil du temps avec peu de choses qui font garder l’espoir en de meilleurs lendemains. Les mendiants ont envahi tous les quartiers des plus pauvres aux plus huppés et font la manche à tous les coins de rue, ce qui dénote la forte dégradation sur le plan social. Ceux-ci ne portant ni bavette, ni masque chirurgical qui soit, au risque d’être une source de contamination pour les passants. Les rues sont jonchées de déchets plastiques qui volent au ciel et vous coupent le souffle avec la poussière en prime. Les enfants qu’on rencontre ont l’air irritables et bien nerveux et correspondent aux échos qui décrivent une enfance mal éduquée et mal encadrée par des parents aux abonnés absents, sans parler des éducateurs ou des gardiens de la paix qui semblent impuissants et résignés. La paupérisation de la population tunisienne s’accélère dans ce contexte crise sanitaire, sans qu’on s’en rende compte réellement ou que les pouvoirs publics ne s’en soucient.
La valorisation du niveau de salaires des fonctionnaires de l’Etat ou du secteur public, jadis fortunés et pris en exemple dans la réussite et l’ascension sociale, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Même si a contrario, il y a bien pire et que le commun des mortels souffre de cette situation infernale et bien malgré lui. Les gens des quartiers défavorisés témoignent sur les ondes radiophoniques ne plus pouvoir emprunter d’un parent proche ou d’un ami, ni même souscrire un quelconque prêt bancaire avec des conditions rigides, si bien qu’ils n’ont plus le rond ni de quoi payer les produits de première nécessité. A côté de cela, le flot des nouvelles sordides annoncées, comme les braquages, rackets et crimes en tous genres font froid dans le dos et témoignent que les choses tournent au vinaigre au pays d’Hannibal et d’Elyssa.
Avec 175.065 cas positifs à la maladie Covid-19 et 5.528 décès, la Tunisie vit une situation très préoccupante, compte tenu d’une faible population nationale qui ne dépasse pas les 12.000.000 d’habitants. En attendant, il faut admettre que deux facteurs ont provoqué la résurgence de la maladie du coronavirus de façon exponentielle sur notre territoire, qui sont la réouverture des frontières en période estivale, mais également le relâchement d’une partie de la population locale qui n’a pas conscience du danger de la pandémie et du virus Sars-CoV-2 qui se dissimule insidieusement et de façon sournoise.
Cependant, la question qui brûle toutes les lèvres a trait au besoin économique qui prime sur le besoin de santé en ces temps difficiles, de l’avis de nombreux citoyens qui n’en peuvent plus de payer le prix fort de la pandémie sur leur territoire. La campagne de vaccination avec les six millions de doses promises est attendue plus que jamais à entendre les témoignages des citoyens qui estiment que c’est l’unique solution au vu de l’inefficacité à long terme de la méthode des gestes barrières.
Pascal
18 janvier 2021 à 21:35
Très belle plume de Mohamed Salem Kechiche .
Air
19 janvier 2021 à 14:19
Le vaccin n’est pas la solution, arrêtez de répéter ça. Les vaccins disponibles ont été testes uniquement sur des sourcies, pour un seul essai, avec 21% des souris qui ont eu de graves problemes ou mortes. C’est la seule étude disponible. Tout le monde donne son avis et publie des appels aux vaccins et fustige le manque de gestes barrières(tres peu utiles) ou apathie du ministère de la santé (magicien ?). Parlez de ce que vous savez ou interrogez les spécialistes.