Fini le confinement ciblé décidé du 18 au 24 de ce mois. Avec le maintien de certaines mesures barrières dont l’efficacité n’est pas prouvée sur le terrain. Leur application a également donné du grain à moudre. A cela s’ajoute la stratégie de communication gouvernementale qui fait toujours défaut, basée sur une conscience citoyenne qui, elle aussi, pose problème. Dans pareille guerre antivirus, on ne doit pas prendre les choses à la légère. Et encore moins commettre des bourdes et cracher des inepties.
En ces temps de forte contagion, nul n’a le droit de faire cavalier seul. Que nos décideurs sortent de leur léthargie. Qu’ils pèsent le pour et le contre car on ne badine jamais avec la santé du citoyen. Hier, les cours ont repris dans nos établissements éducatifs, universitaires et de formation professionnelle. Et les cafés et restaurants ont retrouvé leur rythme quasi normal, dans des conditions de travail jugées insatisfaisantes. Et encore moins rassurantes. Une reprise en demi-teinte, pour ainsi dire ! Avec un protocole sanitaire non convaincant, comment oser permettre de reprendre les cours, tout en interdisant les déplacements entre les gouvernorats ! Aussi, il semble absurde d’interdire tout genre de rassemblements et de manifestations culturelles, alors que bus et métros sont bondés quotidiennement.
Sans suivi, ni évaluation
Qu’en est-il du couvre-feu décrété depuis le 5 octobre dernier? A-t-il eu un effet pour être prolongé jusqu’au 14 février prochain ? Si la situation sanitaire continue à s’enliser, sur fond d’un bilan lourd de décès et de contaminations jamais atteint depuis l’apparition de l’épidémie en Tunisie, c’est qu’il n’y a aucune évaluation au fur et à mesure. Improvisation au sens vrai. Chiffres actualisés: « 2.389 nouvelles contaminations et 103 décès supplémentaires ont été recensés à la date du 21 janvier 2021. Le nombre total de cas confirmés d’infection au coronavirus dans le pays depuis le début de la pandémie en mars dernier est de 193.273 dont 6.092 décès contre 140.180 guérisons. De plus, 2.077 malades atteints du Covid-19 étaient hospitalisés dont 409 en soins intensifs et 140 placés sous respirateur artificiel, et ce, dans les secteurs public et privé ». Dans une déclaration médiatique, vendredi dernier, le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, a évoqué qu’il s’agit là d’un résultat regrettable de la période précédente. Ses propos témoignent bel et bien d’un manque de suivi véritable de la situation épidémiologique, d’autant que la gestion de crise n’a pas été dûment accompagnée par des décisions mûres et réfléchies. Et loin d’être anticipatives.
Le flou persiste !
Par ailleurs, le fameux comité scientifique et l’Instance nationale de lutte contre le coronavirus semblent aux antipodes de la réalité. Divergences et désaccords en termes de réflexion ! Récemment, le confinement total instauré du 14 au 17 de ce mois a fait, alors, l’objet de division. Ainsi, les uns ont jugés qu’il était insuffisant et qu’il fallait l’étendre à au moins deux semaines, tandis que les autres ont estimé qu’il était en mesure de briser la chaîne de contagion.
Du côté des citoyens, le flou et l’incompréhension persistent. Certains cherchent, désespérément, des explications et d’amples détails sur des mesures semblant habituelles, mais pas aussi claires. D’autres s’interrogent sur leur efficacité, demandant si elles vont vraiment porter leurs fruits. A quel point sont-elles susceptibles de limiter les dégâts et freiner la propagation accélérée de l’épidémie ? A quand l’acquisition des doses de vaccins anti-Covid ? Un point sur lequel le gouvernement Mechichi n’a pas su communiquer. Au fil des jours, on se sent face à une réelle crise de communication.