Fleuron de l’industrie tunisienne, les Ateliers Mécaniques du Sahel souffrent depuis quelque temps d’une situation précaire aggravé par le Covid-19. Des efforts sont déployés pour sauver ladite société et lui permettre de reprendre ses activités normalement.
Les ateliers mécaniques du Sahel (AMS) avaient toutes les chances de faire des performances au cours des années à venir, d’autant plus qu’elle a acquis une expérience remarquable. Mais plusieurs facteurs défavorables se sont mêlés pour faire de la société une unité de production confrontée à plusieurs problèmes épineux qui peuvent lui coûter très cher et menace sa vie. Mais les responsables de la société sont confiants en l’avenir et déploient beaucoup d’efforts pour remettre cet acquis sur pied et lui allonger encore la vie. Au 31 décembre 2020, la société AMS a réalisé un chiffre d’affaires net global de 2.631 KDT contre 18.057 KDT pour la même période de l’année 2019, soit une baisse de 85%. Cette baisse est due principalement à la propagation de la pandémie du Covid-19, qui a démarré en Chine en novembre 2019 avant d’arriver en Italie fin janvier 2020, ce qui a contraint plusieurs fournisseurs d’AMS à fermer leurs usines. Cela a impacté négativement et considérablement les approvisionnements de la société, à partir du mois de janvier (en provenance de l’Asie) et février (en provenance de l’Europe) et a ralenti remarquablement la production. L’arrêt de l’activité à la fin de la deuxième semaine du mois de mars a été enregistré suite à la propagation de la pandémie du Covid-19 en Tunisie et la décision du gouvernement pour un confinement général.
Des produits contrefaits
Une telle situation précaire est aussi due à l’absence de facturation pour les marchés publics. A cela s’ajoute la régression de la demande du marché, influencée par la situation économique du pays et, particulièrement, le secteur de l’immobilier. On a remarqué, de même, une forte progression de l’importation de produits turcs sur le marché local, ainsi que la distribution sur le marché des produits «AMS» contrefaits en provenance de Chine, et ce, et en toute impunité, et aussi sous le label «OMS».
La société en question déplore, de même, le refus catégorique des 3 banques du pool bancaire des AMS à soutenir la société dans cette période Post- Covid-19, malgré l’obtention de la garantie de l’Etat pour les financements liés à cette crise sanitaire (Sotugar). Plusieurs tentatives ont été effectuées pour trouver des arrangements, mais elles ont toutes échouées. Pourtant, des marchandises d’une valeur de plusieurs millions de dinars sont disponibles au port pour redémarrer l’activité. A la clôture du quatrième trimestre 2020, la valeur de la production finie cumulée a enregistré une baisse de 80% par rapport à celle du 2019, en affichant une valeur globale de 3.589 KDT contre 18.105 KDT pour la même période de l’année 2019. Les investissements cumulés (incorporels & corporels) ont atteint 152 KDT au 31 décembre 2020, contre 497 KDT pour la même période de l’année 2019, soit une diminution de 69%. La valeur de l’endettement bancaire de la société au 31 décembre 2020 s’élève à 50.533 KDT contre 57.018 KDT pour la même période de l’année 2019, enregistrant ainsi une diminution de 11%. Conformément à ce qui est annoncé par les derniers communiqués publiés par la société, la direction générale est déterminée à ce que la société reprenne ses activités dans des conditions normales pour assurer son exercice en continuité. Dans ce cadre, elle continue à multiplier les efforts pour trouver des solutions de financement permettant le dédouanement des marchandises et assurer une réouverture de l’usine.