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Soldats de mon pays !

Encore cinq valeureux soldats sont tombés en martyrs. Ils avaient pour mission de traquer les terroristes au mont Mghilla. Ils étaient entraînés et bien équipés. Mais ils sont tombés dans un traquenard. Une mine artisanale a fauché leur véhicule à son passage. Personne ne doute de la bravoure de ces soldats et de leur disposition au sacrifice pour la patrie.

Mais quand bien même leur martyre serait à leur honneur, l’on est en droit de se demander pourquoi  les terroristes s’en prennent-ils aussi facilement à nos soldats ? Jusqu’à quand ces poignées de criminels vont-ils sévir dans nos montagnes ? Ils ne sont pas plus nombreux que nos effectifs ni plus équipés. Alors pourquoi sont-ils encore là ? N’a-t-on pas ratissé les montagnes ? N’a-t-on pas bombardé leurs repaires ? N’a-t-on pas des lunettes infrarouges pour une observation nocturne ? N’a-t-on pas acheté des drones pour les repérer ? N’a-t-on pas des services de renseignements militaires, des hélicoptères de combat ultrasophistiqués ? Quelqu’un peut-il nous dire pourquoi nos soldats qui tombent sur le champ d’honneur sont-ils plus nombreux que les terroristes abattus ? Il y a un problème. Et ce problème ne doit pas être dissimulé. Car pour le résoudre, il faut commencer par le reconnaître. Peut-être que le commandement en place n’a pas les compétences requises. Peut-être que le moral des troupes est à son plus bas niveau à cause des tiraillements politiques et que cela affecte leur vigilance. Peut-être qu’il y a d’autres facteurs que nous ne connaissons pas et qui conduisent à ce genre de drame militaire. Mais basta ! Nos enfants ne sont pas de la chair à canon. Il ne faut plus les envoyer à la mort. Il faut les envoyer au front avec un mental de fer. Avec l’envie de servir le pays et ce pays a besoin d’eux. Il a besoin que ses enfants rentrent chez eux après la fin de leur mission, non pas dans des cercueils mais bien vivants et prêts à mener d’autres combats. Il est temps d’engager le débat sur le niveau de promptitude de nos forces armées, d’identifier les lacunes, les failles et les défaillances de commandement. La grande muette n’a pas le droit de garder le silence sur les drames qui surviennent dans les rangs de nos soldats. Ce n’est pas suffisant de dire qu’ils sont morts parce que des terroristes ont posé une mine artisanale. Il y a dans chaque attentat des responsabilités. Et des leçons à tirer. Admettre la fatalité de la mort des soldats, c’est conforter les terroristes dans leur sale besogne. Montrons-leur que nous sommes plus forts, plus solides. Frappons plus fort. Mais ne sacrifions plus nos enfants aussi facilement. Ils nous sont chers et nous voulons qu’ils nous protègent. Mais pour qu’ils s’acquittent de cette mission, qu’ils soient eux aussi dûment protégés et en sécurité. 

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