Malgré les mesures d’hygiène exigées et les gestes barrières recommandés dans les commerces, certaines personnes font fi de ces règles élémentaires.
Les soldes d’hiver battent leur plein depuis le vendredi 29 janvier 2021, malgré un démarrage très timide lors du premier jour. C’est que les bourses des ménages tunisiens se réduisent comme peau de chagrin au fil des années. Ce phénomène, conjugué à la baisse du pouvoir d’achat dont on parle sur tous les plateaux de télévision, ces derniers jours, démontre à lui seul l’ampleur de la crise commerciale. Les commerçants de prêt-à-porter, généralement à la fête durant cette période de l’année, sont dans la dèche. Alors comment reçoivent-ils les précieux clients qui se présentent dans leur boutique, tout en appliquant le protocole sanitaire ? Est-ce qu’il y a des mesures particulières en matière d’aménagement de l’espace de vente ? Tant de questions qui doivent être élucidées après un tour d’horizon sur place.
Vendredi dernier, il faut avouer que le monde relativement modeste, qui a consenti à se rendre dans les centres commerciaux, n’a pas donné beaucoup de travail aux agents de vente que ce soit pour l’aspect commercial ou sanitaire. On ne se bouscule pas au portillon avec des clients qui entrent au compte-gouttes. Dans un centre commercial du centre-ville de Tunis, le seul contrôle de sécurité se fait à l’entrée avec seulement une prise de température qui n’est même pas systématique…On a même croisé un portier qui ne prend pas la température des clients à l’entrée de la boutique. Ensuite, pas de gel hydroalcoolique distribué sur place, contrairement à d’autres centres commerciaux, comme celui d’El Manar par exemple. Le client n’est pas censé en avoir sur soi quand il se présente. On marche vraiment sur la tête ! Dans le «food court», par contre, l’espace aménagé pour la restauration est réduit en nombre de tables et de places assises pour respecter la distanciation physique, ce qui oblige de nombreux clients à sortir directement avec leurs emplettes et leur nourriture à emporter. Une initiative à saluer. Mais les efforts des grandes enseignes commerciales pour contribuer efficacement à la lutte contre la propagation du Sars-Cov-2 diffèrent. Si les unes veillent au grain sur ce plan avec des barrières de sécurité installées devant les cabines d’essayage ou les caisses, d’autres se soucient moins de cet aspect et n’en ont cure de la crise sanitaire qui sévit dans le pays, visiblement.
Si le rôle du citoyen, et du consommateur par ricochet, pèse lourd dans la balance, ces enseignes peuvent en profiter pour montrer l’exemple et sensibiliser les gens face aux risques de contamination sévère en Tunisie, deuxième pays d’Afrique en termes de contaminations au Covid-19, juste derrière l’Afrique du Sud. Certaines d’entre elles le font bien, mais le manque de consignes dans ce sens se fait sentir…
Manque de consignes
Dans les boutiques de prêt-à-porter, des consignes sont bien affichées çà et là au niveau des caisses et à différents endroits de ces magasins qui commercialisent des habits pour toute la famille. «Merci, de garder vos distances ; veuillez maintenir la distance de sécurité». Bien vu. Toutefois, on remarque que les vendeurs non seulement ne portent pas ou portent mal le masque de protection, mais ils ne sont pas regardants non plus au respect des mesures barrières par les visiteurs à l’intérieur du magasin, d’autant plus que certains n’appliquent pas la sacro-sainte consigne du port obligatoire du masque une fois à l’intérieur de la boutique !
En attendant, les esprits sont ailleurs, davantage tournés vers les dépenses alimentaires et de santé à cause de la crise des ménages qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts, que cela coïncide avec la fin du mois ou pas.