Investi par la FTF, ce trio aura la dure mission de payer 12,5 millions de dinars, et de remettre de l’ordre dans une maison quasi en ruine. C’est le moment ou jamais !
Abdesselam Younsi, grand bourreau du CA par son incompétence, ses dépassements en tous genres et son obstination, a dû être «éjecté» par la FTF. Il l’est déjà auprès du public clubiste, y compris ceux qui ont voté pour lui ou soutenu après les élections. Mais après avoir constaté sa défection, et son incapacité à gérer les affaires de son club, la FTF a dû trancher (même si tard et après l’avoir couvert pour longtemps) et déclarer Younsi désinvesti de ses pouvoirs. Le trio Mohsen Trabelsi-Mehdi Gharbi-Zine Elabidine Oueslati forme ce fameux comité de direction intérimaire qui aura à gérer les affaires du CA jusqu’aux élections du 21 février. Une lourde et sensible tâche pour ce trio qui tombe à pic (même un peu tard) pour sauver les meubles déjà endommagés d’un CA qui aura touché le fond à tous les niveaux. Ce trio aura à commencer un plan de réformes et une opération de sauvetage de l’héritage lourd et «honteux» laissé par Younsi. Avec, à très court terme, l’objectif urgent de s’acquitter des 12,5 millions de dinars au profit de la Fifa. Des dettes au titre des litiges avec les ex-joueurs et entraîneurs impayés et qui empêchent le CA de qualifier ses joueurs recrutés. Pour le moment, une somme de 7,5 millions de dinars est bloquée, en attendant l’apport en numéraire d’anciens et de nouveaux mécènes représentant de grandes sociétés de la place. On parle également d’un emprunt conséquent d’une banque publique, cautionné par un mécène du club et qui va permettre d’offrir un fonds de roulement estimé à 16 millions de dinars d’ici au 21 février, et qui va s’élever à 25 millions après l’encaissement de l’emprunt. Décidément, c’est une véritable course contre la montre pour éviter de rester redevable envers la Fifa après la clôture du mercato hivernal. Si urgente et délicate cette mission, la présence de ce trio crédible, qui a une bonne expérience du métier de dirigeant et qui a surtout la bénédiction de tout le monde, va aider à atteindre l’objectif tracé.
Younsi : des poursuites en vue !
Le groupe d’avocats clubistes a constaté l’absence de Younsi et de son équipe «virtuelle» et «abstraite» qui opère dans le noir. Mais en même temps, ce groupe d’avocats a préparé un dossier blindé où il y a une longue liste de dépassements en tous genres de Younsi lors de son mandat.
Des documents et des constats qui montrent à quel point l’ex-président a nui à son club et a terni l’image d’un club centenaire. Des transferts fantoches (les deux joueurs camerounais de troisième division qui n’ont joué aucune minute) aux contrats mal rédigés, en passant par l’insolvabilité engendrée. Younsi a un dossier suspicieux qui va le confronter à des poursuites judiciaires. Le groupe d’avocats ainsi que la majorité du public clubiste n’entendent pas «lâcher» facilement Younsi sans qu’il assume la responsabilité de ses actes. Et si on se rappelle également de l’affaire du match du «Hellas Verone», annulé à la dernière minute, on voit bien que Younsi est dans une situation délicate. C’est le genre de président négligeant, irresponsable, louche, obstiné et, par-delà tout, incompétent. Pire, pour un président d’un club de la carrure du CA, mentir et promettre monts et merveilles pendant plus d’un an relève du jamais vu. Il faudra considérer aussi la manière dont Younsi travaillait. Même les membres de son équipe ne pouvaient le joindre et savoir ce qu’il faisait (ou magouillait !).
L’exemple parfait est celui de la commission des médias, présidée par notre confrère Rafik Zaâfrani qui a dû se perdre depuis plus de 4 mois sans moyens, sans informations et sans contact avec le président du club, constamment occupé et aux abonnés absents.
Toute une équipe formée de gens et de «tauliers» dans le domaine des médias et qui a dû s’en aller à cause des agissements de Younsi, un président de club à côté de la plaque.
Des élections pour quoi faire ?
Quand on voit les statuts élaborés depuis le fameux Slim Riahi, et les résultats des élections qui ont amené Slim Riahi (l’homme qui a usé de l’image du CA pour s’offrir une carrière politique avant de l’enfoncer dans les dettes) et Abdessalam Younsi, on se demande ce que les élections du 21 février peuvent apporter. Maintes voix s’élèvent, ces jours, pour demander le report des élections vers la fin de la saison, le temps de préparer de nouveaux statuts qui tiendraient compte de toutes les éventualités et qui permettront de mieux gouverner le club. Une idée louable qui permettra également au trio Trabelsi-Gharbi-Oueslati de prendre plus de temps et plus de moyens pour corriger les erreurs et sauvegarder un certain équilibre. Les élections n’ont rien donné à ce CA sauf des vainqueurs incompétents et «vicieux». L’urgent est de payer les dettes et de préparer des réformes !