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Journées difficiles

Quand Hichem Mechichi, Chef du gouvernement, a affirmé, haut et fort, jeudi dernier, qu’il ne pliera pas, qu’il ne démissionnera  pas de son poste comme le veut le Chef de l’Etat et qu’il reste attaché à toutes les solutions à caractère juridique ou légal (pour ne pas dire constitutionnel) propres à résoudre la crise du remaniement ministériel, beaucoup d’observateurs et de politologues n’ont pas hésité à parler d’un plan qu’il mijotait, à la lumière des avis et des conseils qu’ils a reçus de la part des juristes (enseignants de droit constitutionnel et de droit public) et du Tribunal administratif qu’il a consultés dans le but de savoir ce que la Constitution et le droit lui permettent de faire pour ne pas perdre le bras de fer qu’il a engagé avec  le Président de la  République dans le sillage du remaniement ministériel qu’il a opéré, remaniement marqué notamment par l’éviction des ministres accusés d’être aux ordres du Chef de l’Etat et la  nomination de ministres appartenant à des partis du coussin parlementaire soutenant l’équipe ministérielle Mechichi.

Et ce plan dont Hichem Mechichi a révélé, hier,  la première partie concerne le limogeage de cinq  ministres nouvellement désignés dont l’intérim sera assuré par cinq autres ministres déjà en fonction.

Ainsi, Mechichi cherche-t-il, par cette solution qu’il qualifie de transitoire, à dépasser l’état de blocage dans lequel se trouve le gouvernement depuis près d’un mois à la suite du remaniement ministériel et du refus du Chef de l’Etat d’inviter les nouveaux ministres à prêter le serment constitutionnel au palais de Carthage, serment indispensable et incontournable pour qu’ils puissent prendre leurs fonctions ?

S’agit-il d’un pas qui pourrait mener à une solution consensuelle où ni le Chef de l’Etat ni le Chef du gouvernement ne sentiront qu’ils ont perdu la face dans ce duel qu’ils se livrent, sachant qu’il n’y aura, en aucune manière, ni vainqueur ni vaincu, et dont l’aboutissement exclusif ne peut que contribuer à approfondir la crise et l’enliser davantage et altérer, encore plus, l’image déjà détériorée de notre pays offerte aux pays frères et amis et à nos partenaires stratégiques.

Les réactions qui ont accompagné l’initiative prise par le Chef du gouvernement annoncent déjà une polémique qui ne fera qu’attiser la tension qui marque le paysage politique national et augure de journées difficiles ouvertes sur toutes les éventualités, y compris celles les plus dangereuses.

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