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Perspectives | Le désengagement de l’Etat est-il judicieux ?

Amorcé en 2006 à la faveur du  plan d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI), le désengagement de l’Etat des secteurs concurrentiels va crescendo. Aujourd’hui, la Centrale syndicale a la main sur le cœur de peur de vendre ce qui reste des entreprises publiques au secteur privé. Pourtant, l’Etat  veut se débarrasser de certaines entreprises productives qui ne doivent plus, selon lui, rester du domaine public. Et de citer comme argument, pour appuyer ses dire, les cimenteries qui, passées aux mains des privés, ont pu réaliser des performances en termes de production et d’exportation.

C’est un dilemme difficile à résoudre pour l’Etat qui veut avoir, coûte que coûte, des liquidités pour pouvoir financer son budget et réduire un tant soit peu le recours aux crédits étrangers d’autant plus que les bailleurs de fonds internationaux imposent des conditions rigoureuses — traduites par un taux d’intérêt élevé — assorties aux crédits accordés. Les banques étrangères vont jusqu’à exiger la garantie d’une puissance économique comme les Etats-Unis pour accepter d’accorder un crédit.

C’est que la situation économique et financière du pays est en berne depuis une dizaine d’années au moins. La pandémie de la Covid a donné le coup de grâce à une économie chancelante qui peine à se mettre sur pied. D’où l’idée des pouvoirs publics de reprendre de plus belle la vente des entreprises publiques, notamment celles qui constituent un fardeau pour le budget dans la mesure où il faut prévoir à chaque début d’année une contribution conséquente en tant que budget de fonctionnement et de gestion de l’établissement public dont le rendement est des plus bas avec souvent un sureffectif.

Les dirigeants l’on souligné plus d’une fois : «Seules les entreprises stratégiques, comme celles chargées de l’électricité et du gaz, doivent rester du ressort de l’Etat. Les autres entreprises peuvent passer aux mains des privés qui ont su bien gérer les entreprises qui étaient du domaine de l’Etat ». Ce dernier restera, bien entendu, responsable de la promulgation des lois et des réglementations et veillera à l’application de ces lois tout en contrôlant la bonne marche de l’économie. Encore faut-il que la Centrale syndicale accepte cette orientation délicate. Cette dernière a exprimé, plus d’une fois, en effet, son refus de sacrifier les établissements étatiques aux privés  car ils sont considérés comme un acquis pour lesquels des Tunisiens ont sacrifié corps et âme afin qu’ils restent debout. La Centrale craint, qu’avec la privatisation, ces acquis s’effritent et disparaissent à terme. Elle est tout à fait d’accord d’effectuer la restructuration de ces entreprises publiques pour les consolider et leur donner un nouveau souffle salvateur lui garantissant un bon  redémarrage pour les prochaines décennies !

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