Les perturbations que connaît l’année scolaire actuelle ouvrent la voie à un nouveau chapitre marqué par des tensions et des tiraillements entre le syndicat de l’enseignement secondaire et le ministère de l’Education nationale. Sauf si les deux parties s’entendent et optent pour la voix de la raison.
Le gouvernement vient de proposer, récemment, des solutions graduelles pour une reprise dans des conditions normales des cours dans les établissements scolaires, mais les syndicats de l’enseignement de base et secondaire ne l’entendent pas de cette oreille et refusent tout changement dans le rythme scolaire actuel, tant que le coronavirus continue à sévir. En effet, les autorités éducatives prévoieraient probablement de mettre fin au système par alternance pour les élèves de la neuvième et du baccalauréat si la commission scientifique de lutte contre le coronavirus donne son feu vert et dans le cas d’un « retour à la normale». Mais, le secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement secondaire et les syndicats de l’enseignement de base continuent aujourd’hui à opposer un niet ferme et une fin de non-recevoir à ce sujet.
La Fges a réfuté, en effet, en bloc la décision gouvernementale. Le secrétaire général persiste dans sa position contre la fin de l’alternance dans les salles de classe et s’étonne de voir le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti, évoquer une telle éventualité sans consultation et accord préalable avec le syndicat. Un imbroglio dans lequel parents et élèves sont empêtrés et mêlés malgré eux, spectateurs du branle-bas dans la plus haute sphère décisionnelle.
Contre le retour au calendrier scolaire habituel
L’alternance, autrement dit le système par groupes d’élèves en fonction des semaines pour réduire leur nombre en salle de classe doit être maintenue coûte que coûte de l’avis de la Fges, pour ne pas encombrer les classes, malgré la légère amélioration de la situation épidémiologique. «Le système d’enseignement par groupes adopté pour l’année scolaire en cours, en raison de la crise sanitaire, doit se poursuivre et rien ne justifie, pour le moment, le retour au rythme scolaire classique», a déclaré le syndicat, récemment depuis Béja (Nord-Ouest), en marge d’une réunion dominicale avec des directeurs d’établissements scolaires. Le S.G. dénonce le manque de soutien du ministère de l’Education nationale aux directeurs des établissements scolaires et un souci d’iniquité avec d’autres collaborateurs du même rang, au niveau matériel ou moral à cause du désintérêt accordé. Il assure, toutefois, que des propositions sont faites au cours des négociations en cours avec la partie ministérielle afin de rendre le poste de directeur d’établissement scolaire plus convoité et permettre à différents candidats d’y postuler. Le responsable syndical plaide pour la réforme du poste de directeur afin de lui permettre de jouir pleinement de ses droits et devoirs afin de mener sa noble mission éducative convenablement.
Les divergences de vues et le désaccord qui prévalent entre les autorités éducatives et les différents syndicats du secteur ont trait à la lecture du degré de contamination et le risque épidémiologique lié au coronavirus en milieu scolaire. Si pour le ministère de tutelle la situation s’améliore à ce niveau et ferait pencher pour l’éventualité d’un réajustement du rythme scolaire, la partie syndicale désavoue cette possibilité et estime que le risque reste important et ne doit pas apporter de changements aux décisions convenues depuis le démarrage de la saison scolaire 2020-2021. La fin de l’alternance «ne peut être décidée que s’il y a des indicateurs d’une forte diminution des cas d’infections au coronavirus dans le pays», a-t-on affirmé au sein de la Fges.