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Le silence des agneaux

Alors que le duel entre les deux têtes de l’exécutif bat son plein et que des personnalités politiques et autre organisations de la société civile cherchent à trouver une solution à la crise politique et institutionnelle qui secoue le pays, les nouveaux ministres qui ont obtenu le vote de confiance à l’ARP se murent dans un silence complice.

Pourtant, ils sont les premiers concernés par cette débâcle politique et ont entre les mains l’une des clés pouvant résoudre ce problème. En effet, depuis qu’ils ont obtenu le vote de confiance le 26 janvier dernier, ils assistent sans broncher à une passe d’armes entre le Chef de l’Etat et le Chef du gouvernement, comme simples figurants.

Malgré les appels du secrétaire général de l’Ugtt à l’adresse des ministres en question pour qu’ils sacrifient leurs postes en présentant leur démission ou en déclinant les portefeuilles ministériels, ils restent de marbre. Et même s’ils avaient reçu la consigne de ne pas se dérober et de rester soudés derrière le Chef du gouvernement dans son combat, ils seraient naïfs  de croire qu’ils sortiraient victorieux de cette confrontation. Car ils ne sont que de la chair à canon entre les deux «belligérants». Parce que tôt ou tard, une solution sera trouvée et elle sera forcément à leurs dépens. Le Président de la République n’a-t-il pas contesté la constitutionnalité de ce remaniement ? Il est évident, donc, que toute négociation avec le Chef de l’Etat exigerait un retour à la case départ. Soit à la situation d’avant le 16 janvier, date de l’annonce controversée du remaniement. Ne vaudrait-il pas mieux baliser la voie à un arrangement entre Saïed et Mechichi en annonçant ouvertement qu’ils se retirent du gouvernement pour laisser une chance au dialogue ? Car en ayant le courage d’annoncer leur désistement, ils donnent l’occasion à Mechichi d’opérer un nouveau remaniement ministériel en bonne et due forme sans entaches ou irrégularités constitutionnelles et dans lequel il pourrait reconduire ces mêmes ministres ou du moins une partie d’entre eux sur qui ne pèse aucun soupçon. Ou préfèrent-ils s’agripper  à des sièges éjectables et être des acteurs passifs dans l’une des plus grandes crises qui risque de tout emporter dans son sillage ? C’est le silence des agneaux qui attendent d’être abattus!

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