La Boîte persiste et signe. Cet étrange ovni, arrivé dans le monde de l’art d’une façon étonnante, avait fait ses preuves. Caisson de verre injecté au sein d’une entreprise, au cœur de la zone industrielle de La Charguia, la Boîte proposait un nouveau modus vivendi pour l’art contemporain.
Offerte à des artistes peu ou mal connus, mais aussi à d’autres déjà consacrés, la Boîte s’ouvrait en priorité à un public peu familier de la chose artistique, que les galeries d’art et les expositions traditionnelles pouvaient intimider : celui du personnel de l’entreprise en un premier lieu, mais aussi des entreprises et usines environnantes, attirées par une saine curiosité. Puis, bien sûr, au vu de la pertinence des choix, de l’adhésion des artistes, on vit se bousculer dans les escaliers, entre les étages, galeristes, collectionneurs et journalistes. La mayonnaise avait pris, et l’on guettait, avec attention, les invités de la Boîte dont on supputait qu’ils feraient les succès de demain.
La Boîte, cependant, avait un seul défaut : sa petite taille qui l’empêchait de suivre son succès grandissant. Qu’à cela ne tienne, Fatma Kilani, son « inventeur », ne pouvant pousser ses murs de verre, choisit de créer une Boîte bis à quelques encablures de là. Toujours dans la zone industrielle de La Charguia pour respecter l’ADN de l’espace, un ancien hangar a été repensé par Shasha Atallah. La Boîte bis sera inaugurée, le 4 mars prochain, par une exposition. Celle-ci sera orchestrée par l’historien d’art Hedi Khelil, à partir des collections de la Boîte, sur le thème « Des Aires ». Cette exposition évoluera autour de trois axes menant de la figuration à l’abstraction et au conceptuel.
Mais nous ne sommes là qu’au début d’un long et beau parcours que proposent les deux boîtes réunies et complémentaires. Les artistes invités auront la possibilité d’installer leur atelier à l’étage, dans la boîte en verre, espace intimiste et ouvert à la fois, accueillant aux processus de recherche, cependant que leurs œuvres seront exposées simultanément dans la Boîte bis, espace public plus immédiatement accessible.