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Echanges commerciaux : L’Afrique, un continent à prospecter

Même si le volume des échanges commerciaux de la Tunisie a connu une diminution au cours du mois de janvier dernier, il est indispensable de se pencher sérieusement sur la question des exportations en prospectant de nouveaux marchés, comme ceux de l’Afrique, pour mobiliser plus de devises. D’où la nécessité de diversifier les produits exportables.

Le volume des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’étranger au cours du mois de janvier 2021 a connu une baisse du niveau des importations de 4,5% et du niveau des exportations de 4,7%, par rapport au même mois de 2020, selon les données publiées par l’Institut national de statistique, mardi 23 février. Du chemin reste à parcourir pour accroître nos exportations à l’étranger. Certes, la Covid-19 a pesé de tout son poids en nos échanges commerciaux vu la récession de la demande, mais force est de constater que le problème des exportations tunisiennes est structurel. En effet, depuis des années, la balance commerciale est déficitaire avec les différents pays avec lesquels nous avons pourtant conclu des accords d’échanges commerciaux.

C’est le cas, à titre d’exemple, avec la Chine et la Turquie dont les exportations vers la Tunisie sont volumineuses. Notre balance commerciale avec ces deux pays est toujours déficitaire. Les exportateurs tunisiens ne parviennent pas à expédier des marchandises qui pourraient intéresser ces pays à part, bien sûr, l’huile d’olive, les dattes et les agrumes. Pourtant, ces pays expédient vers la Tunisie multiples produits, à commencer par le prêt-à-porter, les produits alimentaires, le petit électroménager et autres. D’où la nécessité de diversifier un tant soit peu les exportations en augmentant le volume des marchandises pour équilibrer  les échanges commerciaux avec lesdits pays.

Une baisse des importations qui se confirme

Aussi, les importations et les exportations ont enregistré une baisse, en termes de prix avec des taux successifs de 5,9% et 0,6%. La baisse des importations est considérée comme un avantage pour la Tunisie dans la mesure où l’Etat dépense moins de devises pour l’achat des produits qui peuvent s’avérer superflus ou qui ne sont pas de première nécessité. C’est une occasion pour économiser les devises dont on a beaucoup besoin. Cependant, certaines matières premières demeurent nécessaires comme les céréales qui sont importées en grandes quantités pour satisfaire les besoins de consommation. C’est que la production nationale n’est pas en mesure de satisfaire les besoins exprimés malgré les bonnes récoltes.

Aussi, l’importation des hydrocarbures constitue un élément vital pour l’économie tunisienne. Les ressources naturelles étant limitées en Tunisie, l’Etat se voit obligé de recourir à l’importation et de subir les fluctuations des prix du pétrole sur le marché international en supportant toute augmentation au niveau du Brent. Ainsi, une pression sur le budget est sentie quand les cours de l’or noir connaissent une évolution.

D’autres achats de l’étranger sont consentis comme ceux des médicaments, des équipements destinés à l’industrie, des produits semi-fabriqués et les diverses matières premières achetées au prix fort. Etant membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Tunisie est tenue de favoriser l’ouverture du commerce extérieur en important et en exportant divers produits.

Prospecter de nouveaux débouchés

Le volume des échanges commerciaux tunisiens avec l’étranger à prix courants en janvier 2021 s’est élevé à 36.55,6 millions de dinars à l’exportation et à 4.626,1 millions de dinars à l’importation, enregistrant une baisse de 7,9% au niveau des exportations et de 10,1% au niveau des importations par rapport au mois de janvier 2020. Cette période exceptionnelle marquée par la Covid-19 ne peut constituer une référence dans les échanges commerciaux. Plusieurs pays ont diminué leurs achats de produits divers de l’étranger et se sont contentés des produits fabriqués au niveau national. De toute façon, le mouvement du transport aérien et maritime a connu une léthargie.

Il est nécessaire de penser, actuellement, à l’après-Covid-19 en commençant par prospecter de nouveaux marchés prometteurs. En Afrique, les pays subsahariens offrent plusieurs opportunités aux exportateurs tunisiens qui peuvent proposer une panoplie de produits divers à prix abordables comme le textile-habillement, cuir et chaussures, matériaux de construction, etc. La Tunisie est appelée à manifester sa présence dans ce continent qui demeure peu exploité malgré la demande qui existe et qui ne cesse d’accroître. Certains pays européens ont sauté sur l’occasion pour proposer leurs produits et même la Chine a fait son entrée dans ce marché.

Notre pays est tenu, également, de diversifier ses produits exportés en touchant de nouveaux segments de l’industrie et de l’agroalimentaire pour pouvoir s’imposer. En outre, la machine de production du phosphate doit reprendre, d’autant plus que la Tunisie était leader dans ce secteur et occupait une place de choix et procurait une entrée en devises importantes.

Les différentes sources naturelles comme le pétrole devraient également continuer à être exportées pour pouvoir mobiliser des devises à utiliser de façon rationnelle.

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