L’inventeur Habib Bounouh a conçu un stylo plus facile et plus rapide à manipuler que le poinçon utilisé par les personnes malvoyantes pour écrire en braille.
Le poinçon classique utilisé pour écrire les lettres de l’alphabet en braille sera-t-il bientôt éclipsé par un nouvel outil de travail plus pratique pour les personnes malvoyantes? L’inventeur Habib Bounouh vient de mettre au point, en effet, le prototype d’un stylo facile à manier et à utiliser et qui permet surtout d’écrire plus rapidement que le poinçon classique utilisé par les aveugles, depuis 187 ans. L’usage de ce stylo n’apporte aucun changement au système d’écriture en relief qui caractérise le braille : procédant de la même façon qu’avec le poinçon, la personne malvoyante va écrire les lettres de l’alphabet en composant pour chacune d’elle les points braille qui lui correspondent et qui vont de un à six points en fonction des lettres. «Ce stylo permet d’écrire 70% plus rapidement que le poinçon qui est un outil d’écriture que je trouve quelque peu archaïque. C’est pour cette raison que j’ai eu l’idée de concevoir un moyen plus rapide et plus facile à manipuler pour les personnes malvoyantes. Il est possible d’utiliser ce stylo pour tous les alphabets en braille et pour les chiffres et les notes de musique également. Son coût s’élève à quinze dinars et on n’a pas besoin de le changer. Il suffit d’en prendre soin», explique l’inventeur qui n’en est pas à son premier coup d’essai et qui a mis une semaine pour élaborer son prototype.
Aujourd’hui, il déplore, toutefois, de ne pas avoir trouvé de bailleurs de fonds pour financer le dépôt du brevet de son invention dont les frais sont élevés. De nombreux inventeurs comme Habib Bounouh éprouvent des difficultés à financer leurs inventions qui restent au stade de prototypes car elles trouvent difficilement preneurs. Outre le fait que le passage du stade de prototype au stade industriel est rendu difficile par l’absence de ponts entre le monde entrepreneurial et celui des inventeurs, ne faire partie d’aucun corps de métier les prive, par ailleurs, de l’assistance financière de structures institutionnelles, telles que les ministères et les acculent à se débrouiller tant bien que mal pour trouver les moyens de financer leurs inventions.