Le leader «sang et or» a souffert avant d’arracher la victoire devant l’USBG. Et dire que quelques jours auparavant, l’Espérance avait étrillé Ezzamalek (3-1). Dès lors, on peut dire que l’excès de confiance a failli jouer un mauvais tour au champion.
L’Espérance était à deux doigts de se faire accrocher par l’Union Sportive de Ben Guerdane avant-hier à El Menzah et d’y laisser des plumes malgré la période faste par laquelle elle passe. Surtout après son éclatant succès en Ligue des champions face à Ezzamalek (3-1). Seulement, encore une fois, la détermination des «Sang et Or» a été édifiante en les conduisant à la victoire aux derniers instants du match grâce à un but d’anthologie marqué par le goléador Yassine Khénissi. Et ce fut suite à un match qui mérite d’être analysé pour plus d’une raison.
En effet, ce n’est pas l’habituel tunrover pratiqué par Mouïne Chaâbani qui était susceptible d’entraver la marche victorieuse de l’équipe de Bab Souika, dont la richesse de l’effectif lui permet de passer en revue tous les joueurs sans la moindre gêne.
Les raisons du petit rendement des protégés de Mouïne Chaâbani sont donc à chercher ailleurs.
Relâchement inhabituel
Dans cette rencontre gagnée au forceps par l’Espérance, on a eu l’impression que les coéquipiers de Khalil Chammam étaient sous l’effet de la décompression totale. L’euphorie et l’excès de confiance ont failli jouer un mauvais tour à l’équipe qui était sur un nuage après son succès réalisé avec beaucoup de mérite sur son rival africain de toujours. Après quoi, redescendre sur terre et négocier avec la concentration requise le duel de championnat avec l’USBG était en quelque sorte devenu une chose ardue. C’est, d’ailleurs, ce qui a compliqué manifestement la mission de l’Espérance, dont la ligne d’attaque était totalement démissionnaire tout au long de la rencontre. La seule opération offensive notable avant le seul but libérateur de Khénissi (90’+4’) était l’œuvre du défenseur Hamdi Nagguez qui a loupé une occasion en or à la 28’ en tirant au-dessus, alors qu’ils était sans marquage dans les seize mètres. En dehors de cette tentative, le jeu des deux équipes s’est concentré au milieu du terrain sans inspiration ni rythme. Il faut dire que cela faisait l’affaire des Sudistes, dont le coach Hassène Gabsi, était à un iota de les conduire au partage des points avec le leader incontesté. Ses rideaux défensifs étaient bien positionnés sur le terrain. Ce qui a compliqué encore plus la tâche des Benguit, Abdelbasset, Marzouki et même Badri qui manquaient terriblement de créativité et de fraîcheur physique pour pouvoir imposer à l’adversaire leur style conquérant.
L’apport des «doublures»
Etant toujours devant l’obligation de résultat en courant implacablement derrière les victoires, le timonier espérantiste n’avait plus d’autre choix que d’effectuer des changements afin de donner plus d’efficacité à sa ligne d’attaque.
Du coup, dès le retour des vestiaires, les changements ont commencé à être effectués par Chaâbani. C’était dans le but de booster l’équipe et de donner plus d’efficacité à la ligne d’attaque. Ce qui fut fait, car l’incorporation, coup sur coup, de Khénissi, Coulibaly, Ben Choug, Ben Romdhane et Meziane à la place de Abdelbasset, Gbo, Benguit, Ben Khlifa et Marzouki, a redynamisé un tant soit peu le rythme, mais ce fut toujours sans le panache et la verve habituels.
Il est à souligner, quand même, que la volonté des «Sang et Or» de remporter les trois points a fini par payer suite à un centre judicieux de Chetti sur Khénissi qui survole tout le monde avant de loger imparablement la balle dans les filets de Ali Ayari. Comme quoi, face à l’usure, il ne faut jamais baisser la garde ni manquer de vigilance. Maintenant, une autre leçon d’humilité doit être retenue par le doyen des clubs tunisiens qui doit franchir deux caps difficiles dans les quelques jours à venir, d’abord face à l’ESS demain et contre Ezzamalek, mardi prochain au Caire. Deux grands événements en perspective.