Une baisse de 4% de la demande nationale en produits pétroliers a été enregistrée entre 2020 et 2021, et ce, suite à la baisse du trafic automobile et aérien durant la période de confinement.
Les produits pétroliers connaissent généralement une demande effrénée de la part des consommateurs. Cependant, le contexte actuel est différent et les consommateurs semblent bouder les produits pétroliers pour diverses raisons.
En effet, une baisse de 4% de la demande nationale des produits pétroliers a été enregistrée entre janvier 2020 et janvier 2021, indique le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, dans son rapport mensuel de la conjoncture énergétique, rendu public jeudi. Cette demande, qui s’est située à 380 ktep, concerne l’essence (3%), le gasoil (4%) et le jet (63%), précise le ministère. Le département de l’Energie l’explique, par ailleurs, par les mesures prises par le gouvernement pour limiter la propagation de la 2e vague de la pandémie du Covid-19.
En fait, le trafic automobile s’est bien limité au cours de cette période, ce qui s’est répercuté sur la demande, notamment en essence. Plusieurs unités de production ont marqué un temps d’arrêt ou ont allégé leurs heures de travail.
L’horaire des moyens de transport en commun a été également réduit.
Certaines personnes ont observé le confinement général et sont restées chez eux tout en étant actifs, et ce, grâce au travail à distance appliqué par plus d’une entreprise. Tous ces facteurs ont eu pour conséquence une diminution de la demande des produits pétroliers dont une grande partie est importée du marché international.
Toutefois, la structure de la consommation de produits pétroliers n’a pas connu de changement significatif entre janvier 2020 et janvier 2021, à l’exception de quelques produits, notamment le jet dont sa part est passée de 4% à 2%.
A noter que la compagnie Tunisair, comme toutes les autres compagnies aériennes, a connu une chute de la consommation du kérosène dans la mesure où ses appareils étaient cloués au sol à cause d’un manque de rendement dans le secteur touristique.
Le trafic aérien en chute libre
En fait, le rapport fait état d’une baisse de la consommation de jet aviation de 63% durant le mois de janvier 2021 par rapport à la même période de l’année précédente à cause du ralentissement des activités du secteur du transport aérien qui subissent de plein fouet les répercussions de la pandémie du coronavirus. Les activités touristiques ont été pratiquement suspendues, puisque tous les pays du monde ont appliqué le confinement général, notamment lors de la première et la deuxième vagues de la pandémie. Le trafic aérien a marqué donc une pause sauf pour des opérations exceptionnelles comme, à titre d’exemple, le rapatriement des personnes établies dans un pays d’accueil vers leur pays d’origine.
De son côté, la consommation de carburants routiers, qui représente 59% de la consommation totale des produits pétroliers, a baissé aussi, en janvier 2021, mais seulement de 4% par rapport à janvier 2020. A quelque chose malheur est bon : la pollution atmosphérique a connu une amélioration suite à la diminution du trafic automobile. C’est que plusieurs véhicules émettent de la fumée nocive qui contribue à la dégradation de l’atmosphère. On a réalisé donc d’une pierre deux coups, à savoir la baisse de la consommation du carburant et aussi la chute des polluants dégagés par les véhicules.
Demande soutenue du GPL
En contrepartie, la consommation du GPL a augmenté de 1% entre janvier 2020 et janvier 2021. Ce produit est notamment utilisé pour le chauffage et la cuisson. Certaines régions du Nord-Ouest ont eu du mal à se procurer du gaz GPL suite à la rupture du stock à l’unité de production. Ce produit est très prisé au cours des périodes froides pour les zones qui ne disposent pas encore d’un raccordement au réseau national du gaz. Un tollé a été également levé à Sfax quand l’unité de production du gaz à Gabès a connu un arrêt d’activité suite à des contestations populaires.
C’est dire que le GPL constitue un produit très utilisé de nos jours même pour les familles habitant en milieu urbain.
Par ailleurs, la consommation de coke de pétrole a enregistré une légère hausse de 1% entre janvier 2020 et janvier 2021 (données partiellement estimées). Ce produit est utilisé exclusivement par les cimenteries. Ainsi, le secteur énergétique contribue à la dynamisation de l’industriel dont certaines activités utilisent des produits divers comme le pétrole, le coke et le gaz à des niveaux importants.
En tout cas, la production nationale de pétrole brut a augmenté de 19% en janvier 2021 par rapport à janvier 2020, pour se situer à 167 mille tonne (kt). L’apport de Halk El Manzel qui vient d’entrer en production en janvier 2021 et de Nawara a compensé la baisse de la production enregistrée dans plusieurs champs, à savoir: Hasdrubal (-20%), Gherib (-62%), Cherouq (-15%) et Cercina (-10%). Déclin naturel oblige, certains anciens champs ont connu une baisse de leur production et leur rendement est devenu faible. Mais ces champs sont encore exploitables à des bas débits.
D’autres champs ont enregistré, par contre, une amélioration de la production, en l’occurrence El Hajeb/Guebiba (+41%), Barka (+408%), Ashtart (+22%) et Adam (+9%). La moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 35.1 mille barils/j en janvier 2020 à 41.4 mille barils/j en janvier 2021. Plusieurs firmes étrangères opèrent en Tunisie en matière de prospection et d’exploitation pétrolière en collaboration avec l’entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap), et ce, pour tirer profit des gisements pétroliers qui se trouvent dans plus d’une zone.